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Premier romantisme

Paris
Maison de Radio France
10/14/2006 -  
Carl Maria von Weber : Obéron (Ouverture), J. 306
Felix Mendelssohn : Concerto pour piano n° 2, opus 40
Franz Schubert : Symphonie n° 4 «Tragique», D. 417

Frank Braley (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Paul McCreesh (direction)


Depuis plusieurs années, l’Orchestre philharmonique de Radio France se met régulièrement à l’heure des «baroqueux», avec des chefs tels que Christopher Hogwood, Ton Koopman ou Marc Minkowski: sur instruments anciens (cuivres – pas toujours à leur avantage – et timbales) et avec un changement radical des modes de jeu, ces invitations tiennent de l’expérience, pour ne pas dire de l’aventure, mais elles n’en traduisent pas moins la capacité d’adaptation et la curiosité d’une formation symphonique «à géométrie variable».


Plus récemment, Paul McCreesh a également entrepris une collaboration avec le Philhar’, qu’il dirigera pour deux concerts à Paris cette saison. Le fondateur du Gabriel consort, que l’on voit souvent en ce moment dans la capitale – il vient de présenter La Création de Haydn Salle Pleyel (voir ici) et il donnera Acis et Galatée de Haendel en avril prochain au Théâtre des Champs-Elysées – a choisi d’explorer à Radio France le premier romantisme, de Beethoven à Mendelssohn en passant par Weber et Schubert, avec toutefois une petite incursion vers Mozart en juin.


Aussi bref (une heure) que cohérent, enrichi d’une remarquable notice d’Alexandre Dratwicki assortie de textes de Shakespeare, Kleist et Berlioz, le premier programme débutait avec l’ouverture d’Obéron (1826) de Weber: si la sonorité d’ensemble est claire et éclatante, l’ensemble pâtit de déséquilibres entre les pupitres, les vingt-huit cordes peinant à s’imposer face aux autres pupitres dans les tutti.


Demeuré dans l’ombre du Premier, le Second concerto pour piano (1837) de Mendelssohn bénéficie pourtant ici d’un vigoureux plaidoyer. La rencontre, toujours imprévisible, entre deux fortes personnalités, Frank Braley (chemise orange) et Paul McCreesh (chemise pourpre), fonctionne remarquablement en l’espèce: le pianiste français, avec une aisance quasi désinvolte, rend à la fois justice à la dimension délibérément virtuose et extérieure du propos, tout en sachant s’ouvrir, dans l’Adagio, à une expression dépourvue de toute mièvrerie, évoquant Chopin, et s’insère parfaitement, dans un esprit d’écoute et de dialogue, à l’accompagnement dynamique assuré par le chef anglais.


En bis, Braley offre le Troisième des quatre Impromptus de l’opus 90 (1827) de Schubert: de cette mélodie imperturbable, de ces arpèges fluides et immatériels, de cette main gauche idéalement sonore se dégagent une beauté froide et étrange, mais aussi la confirmation d’un talent à part, que l’on aura plaisir à retrouver le 11 avril prochain au Théâtre des Champs-Elysées dans le Concerto en sol de Ravel.


L’orchestre n’est certes pas au mieux de sa forme dans la Quatrième symphonie «Tragique» (1817) de Schubert, mais McCreesh en propose une lecture somme toute raisonnable, lorsque l’on connaît son goût pour la recherche, sinon pour la provocation et le maniérisme: l’élégance, la poésie mozartienne (Andante) et, bien sûr, l’engagement y trouvent donc leur place, même si l’allure du Menuet tient davantage d’un Scherzo beethovénien et si la péroraison, dans laquelle les cuivres s’épanchent excessivement, paraît plus tonitruante que triomphale.



Simon Corley

 

 

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