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Salon tchèque

Paris
Centre tchèque
10/12/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Rondo en la mineur, K. 511
Franz Schubert : Sonate pour piano n° 16, D. 784
Bohuslav Martinu : Trois danses tchèques, H. 154
Leos Janacek : Sonate «1er octobre 1905»
Franz Liszt : Les Années de pèlerinage (Deuxième année. L’Italie): Canzonetta del Salvator Rosa – Sonnet CXXIII de Pétrarque – Après une lecture de Dante

Libor Novacek (piano)


Parmi les instituts culturels parisiens, le Centre tchèque est certainement le plus dynamique en matière musicale et les manifestations qui se succèdent dans ce bel hôtel du Quartier Latin évoquent davantage l’atmosphère du salon que du concert, malgré le nom («Salle Janacek») donné à ce lieu.


Né en 1979, Libor Novacek vit à Londres et vient d’obtenir un quatrième prix au Concours de Dublin, mais son premier récital parisien aura quelque peu déçu, et ce dès le Rondo en la mineur (1787) de Mozart, pas malhonnête pour deux sous, mais péchant par un excès de prudence qui ne rend pas justice aux abîmes sur lesquels ouvre cette musique. De même, et toujours en la mineur, la Seizième sonate (1823) de Schubert, dans laquelle il est impossible d’oublier la poésie d’un Kempff, l’intelligence d’un Brendel ou la sorcellerie d’un Lupu, tient ici davantage de Beethoven, par son expression péremptoire, voire raide, ou de Liszt, par ses grands gestes pianistiques accompagnés de sonores ahanements. Les qualités du pianiste trouvent en revanche à s’exprimer pleinement dans les Trois danses tchèques (1926) de Martinu, survoltées et fortement rythmées.


En seconde partie, la Sonate «1er octobre 1905» demeure étrangement terne et réservée, dépourvue de cette angoisse diffuse et lancinante si caractéristique du piano de Janacek. Il conclut son programme par trois extraits des Années de pèlerinage de Liszt, dont il vient de graver la Deuxième (1849) pour Landor records: certes, la Canzonetta del Salvator Rosa est pimpante, le Sonnet CXXIII de Pétrarque est soigneusement construit et la Fantasia quasi sonata «Après une lecture de Dante» bénéficie d’une énergie et d’un engagement indéniables, mais l’ensemble demeure trop souvent prévisible et prosaïque, manquant de souplesse et d’ampleur, de souffle et de vision, de liberté et même de couleur, alors que l’instrument habituel a pourtant été remplacé pour l’occasion par un Steinway.


Le pianiste tchèque propose en bis la transcription par Liszt de Frühlingsabend, dernière pièce du Liederkreis opus 39 (1840) de Schumann.


Le site du Centre tchèque
Le site de Libor Novacek



Simon Corley

 

 

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