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Trois anniversaires

Paris
Salle Pleyel
10/04/2006 -  et 5 octobre 2006
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 33, K. 319
Henri Dutilleux : Timbres, espace, mouvement
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 5, opus 47

Orchestre de Paris, Yutaka Sado (direction)


Riche en anniversaires, 2006 aura permis, indépendamment de l’incontournable mozartmania, de rendre hommage à Chostakovitch et à Dutilleux. Mais c’est sans doute la première fois cette saison que tous trois sont associés en une même soirée. Et l’Orchestre de Paris continuera dans les prochaines semaines à honorer aussi bien Mozart que Chostakovitch (dont deux programmes avec Msistlav Rostropovitch) et Dutilleux, tout en proposant avec Christoph Eschenbach un grand cycle de concerts consacré à l’un des autres compositeurs que l’on célèbre cette année, Robert Schumann.


On attendait peut-être un Mozart plus excentrique de la part d’un trublion tel que Yutaka Sado, même si sa Trente-troisième symphonie (1779), parfois si curieusement artificielle, ne peut être qualifiée d’orthodoxe. Pas la moindre tentation «baroqueuse», en tout cas, avec un effectif assez fourni (quarante cordes) et des tempi modérés, dès l’Allegro assai initial, paisible et sensuel, frais et gourmand, aux courbes délicates. D’une lenteur que n’aurait pas reniée Celibidache, l’Andante moderato se voit conférer une bien étrange solennité. Toujours dans une allure retenue, le Menuet, très articulé, précède un Allegro assai final plus sage que débridé.


Le chef principal de l’Orchestre Lamoureux dirigeait ensuite Timbres, espace, mouvement (1978/1991). Au prix d’une certaine raideur et de déséquilibres entre les pupitres, sa vision évoque une sauvagerie héritée du Sacre du printemps, âpre et rude jusque dans les attaques des douze violoncelles dans le magnifique Interlude, comme si l’épaisseur de la pâte de van Gogh, inspirateur de l’œuvre, venait se mêler au raffinement et à la clarté caractéristiques de l’écriture de Dutilleux, qui reçoit l’ovation coutumière que lui destinent les spectateurs, dont bon nombre se sont levés pour le saluer.


Avec un goût pour les contrastes et une générosité bien dans la lignée de son maître Bernstein, le chef principal de l’Orchestre Lamoureux se trouve manifestement dans son élément avec des partitions telles que la Cinquième symphonie (1937) de Chostakovitch. Dans le premier mouvement, si le thème pointé et la progression centrale sont traduits avec une violence appropriée, c’est pour mieux s’opposer à de longues plages étales, presque désincarnées. Plus comique et grotesque qu’ironique ou inquiétant, l’Allegretto s’apparente ici davantage à un intermède, à une détente avant les nouveaux sommets expressifs du Largo, recueilli et intense, parfaitement conduit et sans débordements de pathos. De fort belle facture, l’Allegro non troppo conclut de façon brillante et spectaculaire, cultivant un premier degré qui prend le parti d’ignorer les zones d’ombre que pourrait receler une péroraison aussi délibérément ronflante.



Simon Corley

 

 

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