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A tale of two cities

Paris
Salle Pleyel
09/19/2006 -  
Ludwig van Beethoven:Ouverture de "Fidelio", opus 72 – Symphonies n° 5, opus 67, et 8, opus 93
London Symphony Orchestra, Bernard Haitink (direction)

Il y a un sentiment de confort que l’on ressent lorsque l’on change d’ordinateur et que tout d’un coup certaines applications tournent plus vite ou que l’écran est plus brillant. L’habitude risque cependant qu’au bout d’un moment se dissipe ce sentiment de nouveauté. Nous sommes bien loin de cet état d’accoutumance à Pleyel, tant la magie de la nouvelle Salle est forte. Quel plaisir d’entendre d’une oreille nouvelle des œuvres que l’on croyait bien connaître, de constater le naturel et la luminosité des équilibres instrumentaux et surtout d’entendre de vrais tutti d’orchestres clairs, puissants et si bien construits.


Les musiciens de l’Orchestre Symphonique de Londres qui commencent une residence de plusieurs années à Pleyel doivent en être conscients. Ils se sont installés il y a de cela une vingtaine d’années dans le complexe du Barbican Center situé dans la City Londonienne. S’ils ont pu ainsi récupérer une salle où il leur est possible de répéter régulièrement, il a fallu attendre longtemps pour que cette Salle commence à permettre à rendre justice au talent des musiciens (comme le souligne dans un article ici en anglais, Norman Lebrecht , un des critiques musicaux les plus redoutés du Royaume). Même si la salle du Barbican a connu des améliorations, elle présente encore aujourd’hui les mêmes défauts de l’ancienne Pleyel : les cordes sont déséquilibrées par rapport aux pupitres des vents et les instruments graves comme les contrebasses ne ressortent pas avec netteté et puissance.


Bernard Haitink fait partie des chefs qui dirigent régulièrement le LSO. Si le chef hollandais est un peu neutre dans l’ouverture de Fidelio et s’il fait preuve de beaucoup de sévérité dans une Huitième Symphonie aux tempi un peu rigides, il trouve le ton juste et toute la grandeur d’une Cinquième Symphonie d’anthologie. Le niveau instrumental est très élevé: des cordes homogènes par moment un peu ternes cependant au niveau des violons, des cuivres solides et surtout une petite harmonie de très grande qualité dont ressortent de très beaux hautbois et clarinettes solos. Au-delà des individualités, ce sont les équilibres instrumentaux qui émerveillent et en particulier des tuttis qui donnent la pleine mesure de la force de l’orchestration beethovenienne. A nouveau et au risque de se répéter, quel plaisir de redécouvrir dans cette salle des passages dont on pensait tout connaître : les équilibres entre cor, clarinette et violoncelles dans le Menuet de la Huitième Symphonie ou l’extraordinaire transition crescendo entre les deux derniers mouvements de la Cinquième Symphonie, montée irrésistible vers la lumière menée de main de maître par Haitink.


Le LSO sera de retour début janvier sous la direction de Sir Colin Davis avec Emmanuel Ax en soliste ainsi que début avril sous la direction de son nouveau directeur musical Valéry Gergiev. Tant que de tels artistes se déplaceront dans une telle salle, il y a fort à parier que le sentiment d’émerveillement va perdurer pendant longtemps.



Antoine Leboyer

 

 

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