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Historique Paris
Théâtre du Chatelet
08/23/2006 -
Ludwig van Beethoven : Ouverture Léonore 3
Giovanni Bottesini : Fantaisie pour contrebasse et violoncelle
Johannes Brahms : Symphonie n° 1, opus 68
Kyril Zlotnikov (Viloncelle), Nabil Shehata (Contrebasse)
West-Eastern Divan Orchestra, Daniel Barenboim (Direction) Même si le propos de ConcertoNet est de parler de musique et seulement de musique, il n’est pas possible de ne pas évoquer le contexte personnel et politique extraordinaire qui régit ce concert.
Cet rchestre est le résultat d’une initiative lancée par Daniel Barenboim, chef Israélien ainsi qu’Edward Said, philosophe palestinien hélas aujourd’hui disparu. Il regroupe des jeunes musiciens issus d’Israël ainsi que de pays arabes: Palestine, Liban, Egypte, Jordanie, Syrie... Lorsque l’on s’imagine quelles difficultés ont été surmontées pour réunir ces musiciens, aux risques qu’ils prennent pour jouer ensemble, et surtout à ce conflit sanglant qui dresse depuis si longtemps tant de générations, on a le souffle coupé par l’émotion rien qu’à les voir arriver ces jeunes gens avec tant de fierté et d’assurance sur scène.
Daniel Barenboim dans Parallels and Paradoxes, recueil de conversations avec Edward Said, a expliqué à quel point le travail d’orchestre est un travail d’écoute des musiciens entre eux et a évoqué les parallèles avec la réflexion politique. Si certains pupitres de cet orchestre ne peuvent encore être comparés aux grands orchestres de jeunes comme ceux du Gustav Mahler Youth Orchestra ou à l’UBS Verbier Festival Orchestra, le point important est que cet orchestre peut se vanter d’avoir atteint cet état où les musiciens développent cette conscience collective où les individus se dépassent pour contribuer à un ensemble.
L’ouverture Léonore 3 de Beethoven est prise à un tempo plus retenu que celui adopté par Chung dans cette même salle qui permet à tous les pupitres de négocier les passages délicats avec plus d’articulation que leurs ainés et de faire ressortir de très beaux phrasés aux cordes. La pochade rossinienne de Bottesini a surtout pour intérêt de montrer la complicité des premiers pupitres des violoncelles et des contrebasses malgré leurs nationalités différentes. La Première Symphonie de Brahms est une œuvre que Barenboim a beaucoup jouée lorsqu’il était le directeur musical de l’Orchestre de Paris. Il y déploie un style ample avec un développement du premier mouvement qu’aurait apprécié Furtwängler. Donné en bis, le Prélude et Mort d’Isolde, dont l’exécution par Barenboim en Israël avait suscité tant de polémique, nous rappelle à quel point ce chef est un des plus grand wagnériens de son époque.
Le site de la fondation Barenboim-Said
Antoine Leboyer
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