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Schumann lumineux sous la pluie

Oviedo
Cloître de la cathédrale
08/16/2006 -  
Robert Schumann : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 121 – Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle, opus 47

Sonus Ensemble: Mikhaïl Spivak (violon), Iñigo Arrastua Santos (alto), Javier Gomez Madrigal (violoncelle), Irina Moussotova (piano)


Alors que le programme 2006-2007 de l’auditorium d’Oviedo, à peine diffusé par la presse, prévoit des prestations d’orchestres, en dehors de celui de la ville évidemment, tels que celui du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, de la radio de Leipzig, de la ville de Birmingham, du Capitole de Toulouse, de la SWR de Baden-Baden ou le Philharmonia de Londres, et d’artistes comme Natalia Gutman, Elisabeth Leonskaïa, Edita Gruberova ou les sœurs Labèque, démontrant l’ambition de la capitale des Asturies en matière musicale, le troisième festival d’été d’Oviedo s’est poursuivi par un troisième concert (d’une série de dix) à nouveau articulé autour de l’œuvre de Robert Schumann.


Donné par le Sonus Ensemble, composé de musiciens membres de l’orchestre symphonique de la ville d’Oviedo et créé voici deux ans, à nouveau dans le cloître de la cathédrale, il était, en effet, consacré à sa Seconde sonate pour piano et violon (1851), une œuvre tardive, et, en seconde partie, à son Quatuor avec piano, une œuvre de près de dix ans antérieure (1842).


Les Russes étaient tout d’abord en route pour un nouveau voyage schumannien en Espagne. Dans un cloître gothique aux belles pierres dorées et polychromées, sous une étrange lumière, le ciel ardoise attendant de se déchaîner, Irina Moussotova et Mikhaïl Spivak donnèrent une version véhémente de la Sonate, aux tons étrangement franckistes. L’entente était à l’évidence parfaite entre les deux interprètes. Le violoniste, très engagé, se révéla cependant moins à l’aise dans le mouvement lent, notamment dans les pizzicati de l’avant-dernier mouvement (Leise, einfach), au total d’ailleurs peu habité et trop rapide. Il est vrai que la pluie commençait à se manifester bruyamment au point de faire regretter la superbe salle de musique de chambre de l’auditorium. La pianiste, pour sa part, montra une très solide technique, mais les sons décevants émis par son instrument, parfois un peu impressionnistes, furent sans doute à mettre sur le compte d’un piano toujours très terne et vaseux.


Le piano aux résonances toujours désagréables fut encore plus attristant dans le Quatuor, l’entente entre les artistes s’avérant aussi moins bonne, notamment dans le Finale. Le violoncelliste fut cependant des plus charmants et chantants dans l’Andante cantabile, tandis que la mise en place du violon avec l’alto subissait quelques accrocs. Malheureusement le public, à l’évidence rétif à la concentration poétique de Schumann, ne félicita pas comme il aurait convenu des artistes qui montrèrent pourtant un bel engagement et un certain courage au service d’œuvres extraordinairement lumineuses.



Stéphane Guy

 

 

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