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Schumann léger

Oviedo
Auditorio Principe Felipe
08/10/2006 -  
Pedro Miguel Marqués : Symphonie n° 3 en si mineur
Robert Schumann : Symphonie n° 2, opus 61

Orquesta Sinfonica Ciudad de Oviedo, Friedrich Haider (direction)


L’auditorium Principe Felipe d’Oviedo, construit sur un ancien réservoir d’eau, dont les superbes voûtes de briques ont été conservées, est une salle récente inaugurée en 1999. Bon nombre de villes françaises pourraient l’envier. Oviedo, agglomération comparable à Caen, possède en effet un équipement d’une qualité exceptionnelle permettant une programmation musicale d’artistes de classe internationale. Il convient de souligner de surcroît qu’il s’ajoute au Teatro Campoamor, salle d’opéra historique, au Teatro Filarmonica et au futur gigantesque et ultramoderne Palais des Congrès.


D’importants moyens humains sont aussi mobilisés aux Asturies en faveur de la musique classique. La capitale régionale dispose en effet depuis 1999 également d’un orchestre symphonique, tandis que Gijon, à quelques kilomètres de là, et la Principauté elle-même disposent aussi d’orchestres importants. C’est dire toute la vitalité de la vie musicale de ce côté des Pyrénées, isolé par ses fabuleuses montagnes du reste de la péninsule.


En cette fin d’après-midi, l’orchestre de la ville, dont les cordes sont essentiellement russes (voir ici), était dirigé, dans le superbe auditorium, par son chef titulaire depuis 2004, Friedrich Haider, directeur de l’Opéra national de Strasbourg entre 1991 et 1994. Le programme était consacré, en première partie, à l’une des six symphonies d’un compositeur espagnol plutôt méconnu, Pedro Miguel Marqués (1843-1918), y compris en Espagne, et, en seconde partie, à la poursuite de l’évocation du génie de Robert Schumann, par l’exécution de sa Deuxième symphonie.


La première œuvre, d’une durée d’une trentaine de minutes, est en vérité un assemblage de pièces hétéroclites, peu ibériques si l’on peut dire, à l’exception de quelques secondes augmentées dans les sujets du premier mouvement, évoquant d’ailleurs plus Mendelssohn, sans la vitalité et l’urgence, que Berlioz, auprès de qui le compositeur majorquin se forma à Paris. L’ensemble n’est guère marqué par l’originalité, notamment dans l’Andante con moto où les facilités abondent, mais s’écoute agréablement. A noter une amusante référence à la Marseillaise dans l’Allegro brillante final donnant enfin aux cuivres quelque rôle à jouer. L’interprétation fut de qualité, notamment de la part des flûtes, virevoltantes dans l’Allegro gracioso, le premier violon se révélant en revanche laborieux et peu giocoso dans sa partie concertante.


La symphonie de Schumann, écrite pourtant au bord du gouffre, fut curieusement un peu marquée du même esprit. Le chef lui imprima une lecture assez superficielle mais des plus honorables. Après un début marqué par des cors chaotiques, le Scherzo fut précipité et sans respiration, l’admirable Adagio, marqué par un hommage à Bach ô combien émouvant, fâcheusement confondu avec un allegretto. L’ensemble révéla néanmoins un orchestre d’une grande qualité et d’une belle homogénéité.


Mais il est à craindre que si le public, anormalement peu nombreux, ne fut guère enthousiaste, c’est plus, compte tenu de sa froideur lors du concert et des concerts précédents consacrés à Schumann, par réticence vis-à-vis du compositeur allemand, très éloigné de l’esprit de la zarzuela, que par esprit critique à l’égard de l’interprétation de ses œuvres par l’orchestre d’Oviedo. Il faut espérer que la suite nous démentira.



Stéphane Guy

 

 

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