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Raro à Oviedo Oviedo Teatro Filarmonica 08/01/2006 - Robert Schumann : Lieder extraits des opus 25, 49, 53, 57, 127 et 142 – Dichterliebe, opus 48
Clara Schumann : Sie liebten sich beide, opus 13 n° 2
Ivan Paley (baryton), Justus Zeyen (piano)
Le troisième festival de musique d’Oviedo de 2006 est en vérité un nouveau rendez-vous fixé avec les mélomanes qui fait suite à des festivals organisés régulièrement par la ville d’Oviedo depuis maintenant plus d’une dizaine d’années dans différents lieux de la capitale de la Principauté des Asturies. Autrefois essentiellement animé par des musiciens de passage, il s’est récemment recentré sur les artistes locaux et gravitant autour de l’orchestre symphonique de la ville dont le noyau dur a été constitué par les Virtuoses de Moscou de Vladimir Spivakov installés à Oviedo en 1990 à l’invitation de la Fondation Prince des Asturies et du Ministère espagnol de la culture. Parmi ces musiciens de passage, on garde ainsi un excellent souvenir d’une exceptionnelle Serva padrona de Pergolèse servie par la Petite Bande de Sigiswald Kuijken en 2001 dans le cloître de la cathédrale.
La prestation d’Ivan Paley, baryton argentin, et de Justus Zeyen, pianiste allemand, constituait une exception à la tendance récente puisque il s’agissait d’artistes de passage. Ils avaient choisi un programme difficile très éloigné de la culture locale que le public, plutôt clairsemé dans un théâtre rénové aux couleurs froides mais élégantes, et composé à 90% de femmes de plus de soixante ans, sembla apprécier au vu de ses chaleureux applaudissements parfois intempestifs. Le chant du baryton, qui se chargea lui-même de commenter de façon très pédagogique les lieder extraits de recueils différents composés essentiellement autour de 1840, à l’évidence parfaitement maîtrisés, fut pourtant juste et habité bien que manquant parfois de puissance et d’une fermeté limitée dans les aigus. Le pianiste était à ses côtés largement desservi par un demi-queue Yamaha lamentable, loin des Grotrian-Steinweg préférés de Clara, dont il put tirer néanmoins un meilleur parti, après l’entracte, dans le superbe cycle des Amours du poète, qui accorde, il est vrai, une place essentielle au clavier.
Le site d’Ivan Paley
Stéphane Guy
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