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Génération 1756

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/24/2006 -  
Joseph Martin Kraus : Symphonie en ut mineur, VB 142
Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 19, K. 459, et n° 23, K. 488

Andreas Staier (pianoforte)
Concerto Köln


Entre deux représentations de Don Giovanni (voir ici), le Concerto Köln a montré qu’un deux cent cinquantième anniversaire pouvait en cacher un autre. En effet, toujours soucieux de faire découvrir des compositeurs restés dans l’ombre, l’ensemble allemand, qui avait présenté une symphonie de Wilms au public du Théâtre des Champs-Elysées la saison passée (voir ici), a cette fois-ci choisi Joseph Martin Kraus, né six mois après Mozart et mort un an après lui. A défaut des prometteurs quatre mouvements lents de la Symphonie «funèbre» dédiée à Haydn décrite dans le programme, ce sera une autre Symphonie en ut mineur (1783), dont il est rapporté qu’elle aurait suscité l’admiration du maître d’Esterhaza. En trois mouvements d’une durée de près de vingt minutes, elle est destinée à une formation parfaitement classique au sein de laquelle les vents (hautbois, bassons et cors) ne tiennent qu’un rôle secondaire tandis que les violoncelles s’émancipent parfois des basses. Jouant debout sous l’impulsion de leur konzertmeister, les musiciens défendent avec énergie cette musique inattendue, au dramatisme un peu théâtral, qui, dès l’étonnante introduction lente du premier mouvement, évoque le Sturm und Drang des symphonies en mineur de Haydn aussi bien que les surprises d’un Carl Philip Emmanuel Bach.


Comme en 2004, le Concerto Köln retrouvait ensuite l’un de ses partenaires d’élection, Andreas Staier, pour deux concertos de Mozart. Dos à l’orchestre, partiellement dissimulé par la partition et se fondant discrètement dans les tutti, le pianiste allemand possède toujours un jeu aussi fantasque, qui convient particulièrement à la légèreté de ton du Dix-neuvième (1784). Surtout, les contraintes instrumentales, tant celles inhérentes au pianoforte que l’effectif réduit (seize cordes), se traduisent par un échange complice entre le «soliste» et son «accompagnement», ces deux termes étant d’ailleurs largement inappropriés, tant on se situe encore bien loin, avec une telle approche, de l’esprit brillant et conflictuel du concerto romantique. Débarrassé de tout le poids d’une imposante tradition interprétative, le Vingt-troisième (1786) surprend davantage et perd peut-être de la profondeur qu’on lui prête généralement, même si le fameux Adagio, certes dépouillé de tout excès de pathos mais subtilement ornementé, ne s’en impose pas moins avec une grande retenue dans l’expression.


Le public réserve un accueil triomphal à Staier et obtient, non sans peine, que ce court programme soit complété par deux bis: le bref Andante pour orgue mécanique (1791) puis, toujours en fa, l’Andante cantabile de la Dixième sonate (1778), formidable de concentration et de poésie.


Le site d’Andreas Staier

Le site du Concerto Köln



Simon Corley

 

 

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