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Octuor à géométrie variable

Paris
Saint Michael’s English church
06/09/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Trio pour alto, clarinette et piano «Kegelstatt», K. 498
Serge Prokofiev : Sonate pour deux violons, opus 56
Bohuslav Martinu : Sonatine pour clarinette et piano, H. 356
Ralph Vaughan Williams : Six Studies in English folksong pour clarinette et piano
Maurice Ravel : Tzigane (*)

Membres de l’Octuor de France: Jean-Louis Sajot (clarinette), Yuriko Naganuma (*), Jean-Christophe Grall (violon), Laurent Jouanneau (alto), David Braslawsky (piano)


L’Octuor de France, pour le dernier des quatre concerts qu’il a donnés dans l’excellente acoustique de l’église anglicane Saint Michael, a, en ne mobilisant que quatre de ses membres associés à son pianiste, tiré tout le parti qu’offre une formation à géométrie variable pour interpréter des œuvres allant du duo au trio, apparaissant rarement à l’affiche, d’envergure assez modeste et d’atmosphère heureuse, souvent d’ailleurs d’inspiration populaire.


Dans le Trio «des Quilles» (1786) de Mozart, la modération des tempi contribue à rendre justice aux auspices à la fois estivaux, indolents et amicaux sous lesquels la partition aurait été écrite, mais la clarinette de Jean-Louis Sajot et le quart de queue pourtant fatigué de David Braslawsky ont tendance à s’imposer excessivement sur l’alto de Laurent Jouanneau.


Au sein d’une production relativement peu développée, la Sonate pour deux violons (1932) de Prokofiev mérite d’être redécouverte, emblématique de l’évolution du compositeur avec ses deux premiers mouvements qui semblent encore se rattacher aux audaces des années 1920, tandis que les deux derniers traduisent la décantation du style des années 1930. Intense et lyrique, d’excellente facture instrumentale, la vision qu’en offrent Yuriko Naganuma et Jean-Christophe Grall constitue un excellent plaidoyer pour ce quart d’heure de musique.


Si l’esprit populaire pointait déjà dans l’Allegro con brio final, la Sonatine pour clarinette et piano (1956) de Martinu plonge encore plus profondément ses racines dans la terre natale. Pas une mesure qui ne porte ici la patte du Tchèque exilé, qui, s’il a moins gâté les clarinettistes que les flûtistes, leur a néanmoins laissé ces trois brefs mouvements enchaînés. Jean-Louis Sajot se montre aussi à l’aise dans la douceur du Moderato que dans le recueillement de l’Andante ou dans la verdeur du Poco allegro.


Clin d’œil obligé, en ces lieux, à l’Angleterre, les six Etudes sur des chansons populaires anglaises (1926) de Vaughan Williams, initialement destinées au violoncelle, ont également connu ensuite des versions pour violon, alto et clarinette. C’est cette dernière qui est retenue en l’espèce pour ces six mélodies d’allure modérée, à l’exception de la dernière, collectées et mises en valeur de manière particulièrement raffinée par le «Bartok britannique».


Folklore toujours, mais avec plus de distance, dans Tzigane (1924) de Ravel. Bien loin des démonstrations extérieures, complaisantes et caricaturales avec lesquelles ce morceau de virtuosité est si souvent abordé, Yuriko Naganuma y déploie une grande musicalité, jamais à l’emporte-pièce, dosant ses effets. Ce refus de la facilité dans ces pages qui n’auront ainsi jamais semblé aussi proches d’Enesco ne provoque pas moins l’enthousiasme du public, qui obtient d’entendre à nouveau la brillante péroraison en bis.



Simon Corley

 

 

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