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Printemps d'amour

Paris
Musée d'Orsay
06/08/2006 -  
Robert et Clara Schumann : Gedichte aus Rückerts «Liebesfrühling», opus 37 et 12
Robert Schumann : Liebeslied, opus 51 n° 5 (*) – Widmung, opus 25 n° 1 (#) – Dichterliebe, opus 48 (#) – Liederkreis, opus 39 (*)

Christiane Oelze (*) (soprano), Christoph Genz (#) (ténor), Philippe Cassard (piano)


Suite du cycle «Robert et Clara Schumann» au Musée d’Orsay: préalablement éclairé par une conférence de Brigitte François-Sappey, le public était invité à un copieux liederabend où, bénéficiant des lumières qui avaient été inhabituellement maintenues dans l’auditorium, il a pu sagement suivre les textes assortis de leur traduction, généreusement mis à disposition par les organisateurs.


Les douze Poèmes du «Printemps d’amour» de Rückert (1840-1841), s’ils n’atteignent sans doute pas la qualité d’inspiration des plus grands cycles schumanniens, n’en constituaient pas moins une entrée en matière idéale, précédée d’un plus tardif Chant d’amour (1849) de Heine et suivie de la magnifique Dédidace de Rückert qui ouvre le recueil des Myrtes (1840). Car au travail de Robert (son opus 37), dans neuf pièces emblématiques de cette année 1840 où ses amours si longtemps contrariées ont enfin trouvé leur récompense, se joignent, sans rupture stylistique, trois lieder (dont Liebst du um Schönheit que Mahler mettra à son tour en musique), de Clara elle-même (son opus 12), formant ainsi un ensemble constitué de trois duos et de neuf mélodies (cinq pour ténor et quatre pour soprano).


La suite du concert était l’occasion d’entendre plus longuement et successivement les chanteurs dans deux des plus grands recueils de Schumann, avec d’abord Christoph Genz dans Les Amours du poète (1840). Comme Peter Schreier en son temps, le ténor allemand possède un timbre très particulier, à la fois clair, nasal et métallique, qui est essentiellement affaire de goût. Mais on ne pourra lui dénier une grande qualité de diction, un remarquable sens narratif, des aigus bien négociés et un beau sens lyrique (Am leuchtenden Sommermorgen), même s’il est à son meilleur dans un registre plus intimiste (Hör’ ich das Liedchen klingen) qu’héroïque (Im Rhein, im schönen Strome, Ich grolle nicht).


Dans le Liederkreis opus 39 (1840), Christiane Oelze, qui a tendance à chanter en dessous de la note, est en outre confrontée à un timbre un peu irrégulier, parfois comme voilé, et à des registres extrêmes tardant à s’ouvrir, de telle sorte que c’est un sentiment de légère incomplétude qui prévaut, même si la soprano parvient évidemment sans peine à s’investir dans les différents climats, du caprice (Waldgespräch) à la désolation (Auf einer Burg) en passant par la plénitude (Mondnacht, Wehmut).


Tout au long de la soirée, pour laquelle deux entractes ont été exceptionnellement ménagés, Philippe Cassard livre un accompagnement qui se tient au difficile point d’équilibre entre effacement et interventionnisme, même si l’infinie délicatesse dont il sait fait preuve par ailleurs fait d’autant plus regretter la dureté occasionnelle de son jeu.


En conclusion, Die tausend Grüsse, avant-dernière page du Minnespiel (1849), réunit les trois interprètes autour d’un texte au titre opportun (Les mille saluts) pour un bis, à nouveau tiré du Printemps d’amour de Rückert.



Simon Corley

 

 

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