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Ciel, mon chapeau!

Lausanne
Opéra
05/26/2006 -  et les 28*, 31 mai, 2 et 6 juin 2006

Nino Rota: Un Cappello di paglia di Firenze


Massimiliano Tonsini (Fadinard), Alessandro Svab (Nonancourt), Anna Steiger (La Baronessa di Champigny), Delphine Gillot/Daniela Schillaci* (Elena), Luciano Di Pasquale (Beaupertuis), Isabelle Henriquez (Anaide), Francis Dudziak (Achille di Rosalba/Una guardia), Vincent Deliau (Emilio), Thomas Morris (Vézinet), Humberto Ayerbe-Pino (Felice), Ola Waridel (La modista), Juan Etchepareborda (Un caporallo delle guardie)


Chœur de l’Opéra de Lausanne (préparation: Véronique Carrot), Orchestre de Chambre de Lausanne, direction musicale: Gleb Skvortsov*/Nir Kabaretti. Mise en scène et décors: Nicolas Joël. Costumes: Gérard Audier, lumières: Allain Vincent


L’Opéra de Lausanne a frôlé la catastrophe: au lendemain de la répétition générale, le chef d’orchestre tombe malade, contraignant le théâtre à lui chercher un remplaçant. Tâche des plus délicates puisque l’œuvre à l’affiche, Un Cappello di paglia di Firenze de Nino Rota n’est pas un pilier du répertoire. Fort heureusement, Gleb Skvortsov, qui a dirigé la partition, dans sa version française, l’année dernière à Genève, accepte de relever le défi au pied levé, évitant ainsi l’annulation pure et simple du spectacle. Le public ne perçoit aucune tension ni aucune incertitude dans la fosse, ce qui en dit long sur le métier des musiciens de l’Orchestre de Chambre de Lausanne. Par ailleurs, le soir de la deuxième représentation, l’interprète du rôle d’Elena doit elle aussi être remplacée de toute urgence.


Pour beaucoup, Nino Rota est réduit au rôle de compositeur de musiques de films. Or, à côté de ses pièces pour Fellini, Visconti ou Coppola, il a écrit quelque 450 œuvres musicales, dont 10 opéras. Il convient donc de saluer l’initiative de l’Opéra de Lausanne, qui offre aux spectateurs l’occasion de se familiariser avec une autre facette de l’artiste. Inspiré par la pièce de Labiche, Il Cappello di paglia di Firenze est une farce truffée de clins d’œil, de références au grand opéra. Même si elle n’atteint pas des sommets, la musique est légère et pétillante, souvent brillante. Le livret conte l’histoire d’un jeune marié, Fadinard, recherchant désespérément à remplacer un chapeau de paille dévoré par son cheval, car la perte du précieux couvre-chef pourrait non seulement compromettre la femme mariée qui le portait lors d’un rendez-vous avec son amant, mais aussi valoir un duel à Fadinard, chose plutôt fâcheuse pour le jour de ses noces!


La production conçue par Nicolas Joël pour le Capitole de Toulouse joue à fond sur le côté burlesque de l’intrigue, accentuant la farce, sans pourtant jamais tomber dans la vulgarité. La direction d’acteurs est remarquable, chaque personnage étant habilement caractérisé, et le tout est mené à un rythme effréné, deux heures durant. A relever également les magnifiques costumes de Gérard Audier. Un seul gros bémol, toutefois: la distribution vocale. A part Luciano di Pasquale, Beaupertuis impressionnant tant vocalement que scéniquement, les interprètes des rôles principaux, jeunes chanteurs pour la plupart, paraissent à contre-emploi. Ainsi, malgré son aplomb, le Fadinard de Massimiliano Tonsini peine dans l’aigu, alors que la comtesse d’Anna Steiger, malgré un abattage convaincant, semble passablement détimbrée. Dommage, ce chapeau de paille aurait pleinement mérité davantage de soin et de rigueur dans le choix des solistes.




Claudio Poloni

 

 

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