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Avec beaucoup d’Espagne autour

Paris
Studio Bastille
05/29/2006 -  
Manuel de Falla : Concerto pour clavecin (+)
Joaquin Turina : Sérénade, opus 87 (#)
François Couperin : Les Nations «L’Espagnole» (extraits) (*)
Luigi Boccherini : Quintette à cordes «La musica notturna delle strade di Madrid», opus 30 n° 6, G. 324 (&)

Hélène Giraud (+) (flûte), Hélène Gueuret (hautbois (+), flûte à bec (*)), Jean-Philippe Thiébaut (*) (hautbois), Myriam Carrier (+) (clarinette), Frédéric Bouteille (*) (basson), Geneviève Mélet (+ &), Ann-Estelle Médouze (#), Jérôme Arger-Lefèvre (# &), Bernard Le Monnier (*), Delphine Douillet (*) (violon), Muriel Jollis-Dimitriu (# &) (alto), Frédéric Dupuis (+), Bertrand Braillard (&), Bernard Vandenbroucque (# *), Céline Mondésir (&) (violoncelle), Julien Le Pape (+), Hélène Dufour (*) (clavecin)


Pour la dernière de leurs sessions de musique de chambre de la saison, les solistes de l’Orchestre national d’Ile-de-France proposaient, avant un concert «Viva Espagna!» (sic) qui sera présenté à Sarcelles puis à Montrouge début juin, un programme intitulé «Impressions d’Espagne». Rien de plus facile en effet que de trouver, à toutes les époques, des compositeurs, qu’ils soient Espagnols ou non, inspirés par ce pays, entre pittoresque, description, allusions et authenticité, ainsi que le montraient les quatre œuvres qui avaient été sélectionnées pour l’occasion. Et rien de plus efficace, apparemment, puisque le public avait presque rempli le Studio Bastille.


Julien Le Pape commence à se faire connaître comme pianiste, mais c’est comme claveciniste qu’il apparaissait ici, dans le Concerto (1926) de Falla. L’absence de chef s’y fait sentir, non point tant dans la mise en place de cette partition difficile, mais dans la difficulté à trouver le bon équilibre entre le soliste et les cinq instruments accompagnateurs et dans la hiérarchisation insuffisante des différentes voix. Cela étant, on apprécie les cordes tour à tour râpeuses et veloutées, ainsi que la belle réussite des mouvements extrêmes, même si le vaste Lento giubiloso ed energico central, un peu trop allant, manque de solennité.


Bien que postérieure de neuf ans, la Sérénade (1935) de Turina ramène à une esthétique nettement moins rugueuse et innovante, celle de Ravel ou du premier Falla. Moins connue et un peu plus développée (dix minutes) que l’Oracion del torero, elle n’en présente pas moins des caractéristiques proches, à commencer par la liberté de la forme – un refrain alternant de manière irrégulière avec des couplets – et la grande subtilité de l’écriture pour les cordes, sollicitant fortement les aigus du premier violon – rien moins que la «supersoliste» Ann-Estelle Médouze.


Les amples extraits du deuxième ordre (L’Espagnole) des Nations (1726) de Couperin déçoivent: le jeu sur instruments anciens, il est vrai tout à fait inhabituel pour les musiciens de l’Orchestre national d’Ile-de-France, n’a hélas pas été couronné de succès, par défaut de justesse – aussi bien technique que stylistique – de telle sorte que l’on se serait cru ramené aux approximations et tâtonnements des pionniers de l’interprétation à l’ancienne. Quitte à se lancer un défi et à parer cette musique de couleurs supplémentaires (flûte à bec, hautbois et basson venant s’ajouter aux «dessus» et à la basse continue), la fidélité n’aurait pas été moindre en la donnant sur des instruments modernes, ainsi que le font d’ailleurs à nouveau pianistes et orchestres depuis quelques années.


Fort heureusement, le Quintette «La musica notturna delle strade di Madrid» (1780) de Boccherini, bien enlevé par le violon de Jérôme Arger-Lefèvre – debout ainsi que le second violon et l’alto – et superbement phrasé par le violoncelle de Bertrand Braillard, apporte une conclusion vive et stylée, avec ses bruitages et ses imitations qui semblent descendre tout droit de Vivaldi.



Simon Corley

 

 

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