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Et encore Mozart

Paris
Fontainebleau
05/12/2006 -  et 14 (Saint-Maurice), 19 (Sèvres)* et 20 (Gagny) mai 2006
Wolfgang Amadeus Mozart : Idomeneo, musique de ballet (extrait), K. 367 – Concerto pour piano n° 20, K. 466 – Symphonie n° 41 «Jupiter», K. 551

Orchestre national d’Ile-de-France, Philippe Entremont (piano et direction)


Conformément à sa mission, l’Orchestre national d’Ile-de-France sillonne actuellement la région avec deux programmes: pendant qu’une moitié de la formation s’amuse avec le «Violon à la folie» de Gilles Apap (voir ici), l’autre moitié «tourne» à quatre reprises avec Philippe Entremont dans un registre nettement plus conventionnel, quoique sous l’intitulé familier de «Wolfgang». Point commun de ces deux programmes, Mozart, encore et bien sûr, mais la comparaison s’arrête là et les jeux paraissent faits d’avance: avantage au pianiste de soixante et onze ans arborant la Légion d’honneur, deuxième grand prix (en l’absence de premier grand prix) au Concours Long-Thibaud en 1953 et «chef d’honneur à vie» de l’Orchestre de chambre de Vienne, sur le violoniste iconoclaste de quarante-deux ans. Voire...


Intéressante idée que de proposer, avant deux œuvres célébrissimes, la musique de ballet d’Idoménée (1781), mais pourquoi se limiter à sa seule «première partie», même si c’est la plus développée (un quart d’heure)? Car si l’une des autres pièces nécessite certes la présence de deux clarinettes supplémentaires, la durée du concert aurait largement permis de donner l’intégralité des cinq morceaux. Impitoyable tant elle est mate, l’acoustique de l’Espace loisirs de Sèvres ne pardonne hélas pas grand-chose à la phalange francilienne: justesse approximative, timbres acides, décalages fréquents.


On ne pourra certes reprocher à Entremont ni des excès de pathos, ni la tentation de se mettre en avant, mais on aura aussi entendu le Vingtième concerto (1785) – qu’il vient d’enregistrer avec la Philharmonie de Munich chez Cascavelle – plus oppressant et combatif: étonnamment modeste, comme dépourvue d’enjeux, cette approche convient dès lors le mieux à la Romance centrale.


En seconde partie, la Quarante-et-unième symphonie (1788) bénéficie de davantage de punch, avec un Molto allegro final même assez convaincant, mais peine à trouver ce caractère exceptionnel qui lui a valu ce surnom de «Jupiter» et, malgré des tempi allants dans les mouvements centraux, manque trop souvent d’élan et de souplesse, avec des musiciens visiblement peu intéressés par la direction d’Entremont.



Simon Corley

 

 

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