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Zakouski musicaux Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/18/2006 -
Dimitri Chostakovitch : Trio avec piano n° 1, opus 8 – Quintette avec piano, opus 57 (*)
Sarah Nemtanu, Laurent Manaud-Pallas (*) (violon), Sabine Toutain (*) (alto), Raphaël Perraud (violoncelle), Vahan Mardirossian (piano)
L’Orchestre national offrait à nouveau la possibilité à l’auditeur de se mettre dans l’ambiance du concert du soir, consacré en grande partie à Chostakovitch (voir ici), en proposant en lever de rideau trois quarts d’heure de musique de chambre du compositeur russe. Rejoints pour l’occasion par l’excellent Vahan Mardirossian, les chefs de pupitre des cordes avaient choisi d’associer une pièce rarement jouée à une partition précédant tout juste d’un an la Septième symphonie, au programme de la seconde partie de la soirée.
Conçu par un jeune homme de seize ans avant même sa Première symphonie, le bref Premier trio avec piano (1923) – douze minutes d’un seul tenant – n’a pas acquis, tant s’en faut, la même notoriété que le Second trio: les climats les plus opposés s’y succèdent de façon rhapsodique, faisant alterner lyrisme et ironie, intériorité et détachement, et révélant déjà, bien que mêlés à un romantisme inhabituel chez Chostakovitch, la plupart des éléments caractéristique de son style.
Dans le Quintette avec piano (1940), les musiciens mettent en valeur la facture néobaroque (Prélude, Fugue, aria de l’Intermezzo) tout en ménageant des progressions remarquablement conduites, depuis la désincarnation jusqu’au déchirement (Fugue, Intermezzo). Avec un Scherzo grinçant à souhait et un Allegretto final léger et même gracieux, cette interprétation est emblématique de la qualité de ces séances de fin d’après-midi, hélas encore trop négligées par les spectateurs, et ce malgré des conditions d’accès très favorables (gratuité pour ceux qui assistent au concert du soir, 5 euros pour les autres).
Simon Corley
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