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Jeunes Bataves Paris Hôtel national des Invalides 05/15/2006 - et 16 (Paris), 22 et 23 (Alger) mai 2006 Joseph Haydn : Quatuor n° 34, opus 20 n° 4
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano n° 9, K. 284c [311]
Robert Schumann : Quintette avec piano, opus 44
Christiaan Kuyvenhoven (piano), Quatuor Matangi: Maria-Paula Majoor, Daniel Torrico Menacho (violon), Karsten Kleijer (alto), Arno van der Vuurst (violoncelle)
Dans le cadre de la saison musicale du Musée de l’armée, l’Institut néerlandais proposait au public parisien de découvrir de nouveaux talents de ce pays, le Quatuor Matangi et le pianiste Christiaan Kuyvenhoven.
Ayant adopté le nom d’une déesse indienne dotée de quatre bras et d’un luth enchanteur, le Quatuor Matangi a été fondé en 1999 et vient tout juste de changer de violoncelliste. Dans le Trente-quatrième quatuor (1772) de Haydn, il déçoit par une approche trop prudente et réservée des deux premiers mouvements, métronomique et manquant de personnalité, à l’exception du premier violon, hélas imprécis. Après un Menuet alla zingarese trop haché, le Presto e scherzando final est nettement mieux venu, bien que souffrant d’une finition parfois problématique.
Encore plus jeune (vingt et un ans) que les membres du Quatuor Matangi, Christiaan Kuyvenhoven, troisième prix au Concours Franz Liszt d’Utrecht (avril 2005), se lance dans la Neuvième sonate (1777) de Mozart: attaques brutales, accents trop forts, notes martelées, absence de respiration, manque de souplesse et sécheresse des phrasés, c’est bien plus à Czerny qu’à Mozart que l’on songe dans cette lecture mécanique et brillante.
On pouvait dès lors se demander si le quatuor et le pianiste, peu convaincants dans le répertoire classique, allaient pouvoir s’associer de façon plus satisfaisante en seconde partie dans une œuvre romantique, le Quintette avec piano (1842) de Schumann. Après un Allegro brillante procédant par à-coups et aux effets appuyés, néanmoins repris en bis, l’intérêt des trois autres mouvements est heureusement tout autre: In modo d’una marcia sobre et livide, quasi mahlérien, avec un intermède Agitato d’un bel engagement; Scherzo impeccablement mis en place et Allegro, ma non troppo où les musiciens rendent justice tant aux solides influences populaires qu’au caractère savant de la construction ou à l’énergie du propos.
Le site de Christiaan Kuyvenhoven
Le site du Quatuor Matangi
Simon Corley
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