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Cosi fa Strehler?

Lausanne
Opéra
03/24/2006 -  et les 26, 29, 31* mars et 2 avril 2006

Wolfgang Amadeus Mozart: Cosi fan tutte


Maria Rey-Joly (Fiordiligi), Sophie Marilley (Dorabella), Mario Cassi (Guglielmo), Antonis Koroneos (Ferrando), Daniela Mazzucato (Despina), Miguel Sola (Don Alfonso)


Chœur de l’Opéra de Lausanne (chef de chœur et continuo: Véronique Carrot), Orchestre de Chambre de Lausanne, direction musicale: Jean-Yves Ossonce. Conception: Giorgio Strehler, mise en scène: Carlo Battistoni, reprise par Marise Flach et Gianpaolo Corti. Décors: Ezio Frigerio, costumes: Franca Squarciapino, lumières: Gerardo Modica


«Strehler, enfin!» Avec ce slogan, l’Opéra de Lausanne ne s’est pas privé de souligner que sa nouvelle production de Cosi fan tutte avait été conçue par Giorgio Strehler, mort moins de deux semaines avant la première, pendant les répétitions au Piccolo Teatro de Milan, en décembre 1997. Or, quand on sait que l’homme de théâtre italien avait l’habitude de remettre sans cesse son travail sur le métier, même pendant la générale, et que son spectacle a été réglé par un autre metteur en scène et repris ici par un troisième, on peut légitimement se poser la question de la part qu’il a prise effectivement dans ce Cosi. En fin de compte cependant, la réponse importe peu, tant le résultat d’ensemble est une réussite, à tous les points de vue, et tant il apparaîtrait vain d’y chercher, dans chaque détail, la patte du maître.

Ce Cosi est en effet un moment de pur bonheur, un spectacle rayonnant et d’une grande fraîcheur, même si, traditionnel, voire conventionnel dans sa facture, il n’apporte rien de véritablement nouveau à l’ouvrage. L’impression qui se dégage du plateau est la clarté, avec de magnifiques éclairages et des espaces dégagés, rendant parfaitement l’ambiance méditerranéenne enveloppant l’intrigue. La première scène se déroule devant la façade du Teatro San Carlo de Naples, allusion peut-être au fait que tout ici n’est que comédie. D’ailleurs, les sourires complices et les clins d’œil échangés tout au long de la soirée par les deux sœurs laissent penser qu’elles ne sont pas dupes du stratagème utilisé par ces messieurs… L’orientation choisie – la farce – est donc claire dès le départ, mais jamais on ne tombe dans la lourdeur ni la vulgarité. On peut certes regretter que d’autres pistes n’aient pas été davantage explorées, laissant par exemple un gros point d’interrogation sur la sensualité ou l’amertume qui entourent habituellement l’opéra de Mozart, mais le spectacle a au moins le mérite d’avoir une cohérence dans son parti pris. Si la distribution vocale n’est pas sans défauts, elle est en revanche parfaitement homogène, contribuant largement à la réussite de la soirée. Le grand triomphateur aura été cependant l’orchestre, qui, à l’unisson de la mise en scène, a fait revivre la partition avec verve et enthousiame, sous la baguette inspirée de Jean-Yves Ossonce.





Claudio Poloni

 

 

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