About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Promesses variées

Paris
Salle Cortot
03/28/2006 -  
Robert Schumann : Carnaval, opus 9
Yedam Kim (piano)
Frédéric Chopin : Nocturne, opus 62 n° 1
Igor Stravinsky : Trois mouvements de Petrouchka
Mu-Ye Wu (piano)
Serge Rachmaninov : Morceaux de fantaisie, opus 3
Frédéric Chopin : Andante spianato et Grande polonaise brillante, opus 22
Alexeï Grynyuk (piano)


Les soirées du mardi à la Salle Cortot sont celles de l’association Animato (1), qui s’attache à présenter au public parisien les pianistes de demain par le biais d’un concours annuel et de récitals hebdomadaires. Sous la houlette de Marian Rybicki, professeur à l’Ecole normale de musique, l’association a étendu ses activités à Pontoise, au Mée-sur-Seine, à Strasbourg mais aussi à Casablanca et à Viseu et, si l’accès à ses différentes manifestations est en principe gratuit, elle n’en vit pas moins notamment grâce au bon vouloir des spectateurs, invités à contribuer par leur «libre participation».


La succession des trois pianistes présentés au cours de ce «Mardi révélation» était habilement ordonnée, proposant en effet des prestations d’intérêt croissant. Ainsi, Yedam Kim possède indéniablement un fort tempérament: nantie de l’ardeur de ses dix-huit ans qu’elle a fêtés la veille, elle surmonte généralement avec succès les défis virtuoses qu’elle semble se lancer à elle-même, mais elle donne du Carnaval (1835) de Schumann une lecture carrée et mécanique, trop souvent martelée et métallique.


Remplaçant son compatriote Chun Chieh Yen initialement annoncé, Mu-Ye Wu (vingt ans) est loin d’être un inconnu dans la capitale, puisqu’il a remporté en 2004 un quatrième prix au Concours Long Thibaud (voir ici, ici et ici). On a peine à croire que le Chinois joue sur le même Yamaha que la Coréenne: dans le Premier des Nocturnes de l’opus 62 (1846), le clavier retrouve du moelleux et de la couleur, même si l’on peut sans doute en concevoir des approches moins allantes et objectives. Curieusement, il use davantage du rubato dans les Trois mouvements de Petrouchka (1921) de Stravinsky: fondé sur un abattage apparemment infatigable, le souci de se livrer à une démonstration virtuose, voire précipitée et tapageuse, tend toutefois à prendre le pas sur la conception d’ensemble, laissant une impression certes spectaculaire, parfois même prenante (la poursuite finale), mais excessivement décousue.


Avec Alexeï Grynyuk (vingt-huit ans), premier prix au Concours Horowitz de Kiev (1998) et au Concours de Shanghai (2001), le niveau monte encore d’un cran. Le destin des cinq Morceaux de fantaisie (1892) de Rachmaninov aura été pour le moins inégal, car ils sont demeurés dans l’ombre du deuxième, qui n’est autre que le fameux Prélude en ut dièse mineur. Construisant soigneusement le discours, l’Ukrainien offre un plaidoyer particulièrement convaincant en faveur ce recueil quelque peu négligé, avec une sonorité superbement travaillée et un très large éventail de nuances dynamiques. Peu expansif et mobile face à l’instrument, il n’en fait pas moins preuve d’une belle agilité, rebondissant et mordant tour à tour. Plus contestable, le diptyque Andante spianato et Grande polonaise brillante (1830) de Chopin évolue de phrasés fantasques (Andante) en divertissement d’esprit léger et ludique (Polonaise), mais la manière impeccable dont défilent les traits ne peut que forcer l’admiration… et appeler un bis, la Deuxième des Mazurkas de l’opus 56 (1843).


(1) A défaut, pour l’heure, de site internet, les coordonnées postales et téléphoniques de l’association sont les suivantes: 65, quai Branly, 75007 Paris (01 45 55 93 92).



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com