About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Quatuors viennois

Paris
Palais Garnier
03/26/2006 -  
Alexander von Zemlinsky : Quatuor n° 1, opus 4
Fritz Kreisler : Quatuor

Maxime Tholance, Marianne Lagarde (violon), Laurent Verney (alto), Frédéric Lagarde (violoncelle)


Lorsque les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sortent de la fosse, c’est, aussi bien pour le «Casse-croûte» du jeudi midi au Studio Bastille que pour le «Dimanche musical» à Garnier, avec un louable souci de renouvellement du répertoire, comme dans ce programme viennois, à la formation certes on ne peut plus classique – le quatuor à cordes – mais au contenu pour le moins original. Tout aussi atypique, le public de ces soirées dominicales semble venu autant pour visiter les lieux – mitraillant au flash les ors avant le concert, les musiciens lors des rappels et même Hélène Pierrakos pendant sa présentation des partitions – que pour passer un moment musical.


Si Zemlinsky (re)trouve peu à peu sa place à l’affiche, son Premier quatuor (1896) reste rare. Comme Dohnanyi trois ans plus tard dans son propre Premier quatuor, le compositeur échappe difficilement à la forte influence de Brahms, même si résonnent ici ou là quelques échos de Dvorak. Tout en transparence et en finesse, les musiciens, emmenés par Maxime Tholance, premier violon solo de l’orchestre, ne cherchent pas à surestimer la portée de cette œuvre de jeunesse, mais privilégient le charme distancié d’un fragile pastiche.


Fritz Kreisler demeure évidemment réputé pour ses pièces de genre (Liebesfreud, Liebesleid, …) et ses arrangements, qui font toujours le bonheur de ses collègues violonistes, mais il a par ailleurs notamment laissé un Quatuor (1919), dont le style n’a que peu à voir avec ces délicieux bonbons virtuoses. De belle ampleur (près d’une demi-heure), il se caractérise en effet par une construction plus rhapsodique que soucieuse de se couler dans les formes classiques: les quatre mouvements traversent ainsi des atmosphères très différentes, les thèmes de la Fantasia initiale venant toutefois conclure le Finale. Riche en demi-teintes, le propos apparaît comme un hommage nostalgique à la Vienne d’avant 1914, aussi bien l’insouciance des Strauss que l’inquiétude de Schönberg, l’ironie populaire de Mahler ou la douce mélancolie de Lehar. Il est ici excellemment défendu par des archets onctueux et liants – avec juste ce qu’il faut de schmalz – mais également sensibles et délicats, qui remportent un succès aussi franc que mérité.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com