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L’Italie chorale

Paris
Maison de Radio France
02/26/2006 -  
Giacomo Puccini : Requiem
Ildebrando Pizzetti : Messa di Requiem
Marco Enrico Bossi : Tema con variazioni, opus 115
Giorgio Federico Ghedini : «... Fu primavera allora...»
Ferruccio Busoni : Elégie pour piano n° 2 «All’Italia! In modo napolitano, K. 249 n° 2
Bruno Bettinelli : Tre espressioni madrigalistiche

Christophe Gaugué (alto), Christophe Henry (orgue, piano)
Chœur de Radio France, Alfonso Caiani (direction)


Alors qu’il se dit que la pratique chorale bénéficie depuis quelques années d’une vogue sans précédent, il est surprenant que le Chœur de Radio France ne parvienne pas à attirer un public plus nombreux. Car, à l’image de ce concert intitulé «Scoperta» («Découverte») et donné sous la direction d’Alfonso Caiani, chef du chœur d’enfants de la Scala, tout y est particulièrement soigné, depuis le choix d’un répertoire original – l’Italie, alors que c’est généralement plutôt l’Europe du Nord qui est à l’honneur – jusqu’au livret gracieusement mis à disposition des spectateurs, comprenant des notes signées Roger Tellart ainsi que l’intégralité des textes chantés.


Le monde musical a appris en début de semaine la disparition de Romano Gandolfi, avec lequel le Chœur de Radio France avait d’ailleurs travaillé à plusieurs reprises, et Caiani annonce donc que cette après-midi sera dédiée à la mémoire de son compatriote. Par coïncidence, le programme débutait par deux requiems. Tant par ses dimensions modestes (cinq minutes) que par sa tonalité fauréenne, celui de Puccini (1905) tourne résolument le dos à Verdi, bien qu’il ait été destiné à célébrer le quatrième anniversaire de sa mort: dans cette pièce longtemps demeurée dans l’ombre de sa Missa di gloria, au côté des harmonies superbement travaillées des voix soutenues par l’orgue, c’est paradoxalement l’adjonction d’un instrument, à savoir un alto (ici Christophe Gaugué), qui apporte le lyrisme si caractéristique du compositeur de Madame Butterfly.


Plus développé (vingt-deux minutes), le Requiem (1923) de Pizzetti est également plus traditionnel dans sa mise en musique de l’essentiel de la liturgie latine de la messe des morts, mais le changement de génération est frappant: le retour au grégorien, au contrepoint (avec une écriture allant jusqu’à douze voix) et à la modalité est en effet à l’ordre du jour. Le chœur y fait preuve d’une rare cohésion et déploie une palette sonore d’une richesse quasi orchestrale, Caiani obtenant notamment de superbes pianissimi.


Pianiste virtuose, Enrico Bossi (1861-1925) fut en outre l’un de ceux qui contribua à la résurrection de l’orgue italien. Son Thème et variations (1898) évoque le courant symphonique incarné par un Reger ou un Vierne: à un thème d’allure baroque succèdent sept variations de caractère ou de virtuosité, le tout étant bien sûr couronné par une fugue extrêmement spectaculaire et périlleuse que maîtrise remarquablement Christophe Henry, titulaire de Notre-Dame de Versailles.


Elève de Bossi, Ghedini met en musique un extrait des Géorgiques de Virgile dans ... Fu primavera allora... (1953): après la psalmodie incantatoire du quatuor soliste, le chœur conclut dans un climat radieux et sensuel. Avec sa chanson et sa tarentelle, la Deuxième élégie (1908) de Busoni se situe dans un esprit voisin: Christophe Henry se sort avec brio de cette œuvre post-lisztienne dans son langage, dans sa virtuosité comme dans sa conception – le compositeur paraphrase ici son propre Concerto pour piano.


Les Trois expressions madrigalesques, miniatures de Bruno Bettinelli (1913-2004), l’un des maîtres de Riccardo Muti, offrent une conclusion fraîche et raffinée, avant la reprise du Requiem de Puccini.


Le site du Chœur de Radio France



Simon Corley

 

 

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