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Cyrano sans les vers de Rostand

New York
Metropolitan Opera House
01/26/2006 -  et les 31 janvier, 4* février, 8, 11 et 16 mars 2006
Franco Alfano: Cyrano de Bergerac

Antonio Barasorda/Placido Domingo (Cyrano), Sondra Radvanovsky (Roxane), Raymond Very (Christian), Anthony Michaels-Moore (de Guiche), Roberto de Candia (Ragueneau), Julien Robbins (Le Bret), Andrew Gangestad (Lignière), Sheila Nadler (la Duègne)
Chœur du Metropolitan Opera, Raymond Hughes (direction), Orchestre du Metropolitan Opera, Marco Armiliato (direction musicale)
Francesca Zambello (mise en scène)

Cyrano porterait-il malchance à son titulaire? Après l'annulation des représentations prévues au Festival de Radio-France à Montpellier en 2003 avec Roberto Alagna, en raison de la grève des intermittents du spectacle, Placido Domingo, souffrant d’une trachéite, a déclaré forfait au Met, en tout cas pour la série prévue en janvier-février. Et ce n’est peut-être pas terminé puisque l'état de santé actuel des deux stars ne permet pas de dire s'ils reprendront le rôle respectivement à Montpellier pour Alagna en mars et à New York puis à Londres pour Domingo, en mars et en mai.


Quoi qu'il en soit, avec ou sans ténorissimo, les conditions pour une représentation idéale de l’œuvre n’étaient pas réunies au Met. Deux défauts rédhibitoires ont entaché le spectacle: premièrement, l’orchestre, sous la baguette d’un Marco Armiliato peu attentif, s’est lancé dans un concours de décibels auquel les chanteurs n’ont pu se soustraire, au détriment des nuances et de l’expressivité. Deuxièmement, la prononciation de la majeure partie de la distribution était totalement incompréhensible (merci les surtitres en anglais!), rendant l’écoute franchement pénible pour des oreilles francophones. Dommage, vu la qualité du texte de Rostand.


Antonio Barasorda a eu la lourde tâche de remplacer Placido Domingo pratiquement au pied levé, et rien qu’à ce titre, il mérite toute notre reconnaissance. Dans une telle situation, il serait injuste d’analyser en détail sa prestation, qui, de toute façon, est celle d’une honnête doublure, sans plus. Les seuls moments de bonheur sont venus essentiellement d’Anthony Michaels-Moore, de Guiche exemplaire, de Roberto de Candia, au chant élégant et stylé, et de Sondra Radvanovsky, Roxane ardente et lumineuse, même si parfois fâchée avec l’intonation et les nuances.


Célèbre en Europe pour ses mises en scène souvent polémiques, Francesca Zambello a conçu pour le Met un spectacle des plus sages et traditionnels, au bon sens du terme, dans de magnifiques costumes d’époque (Anita Yavich). Les décors (Peter J. Davison) ont ravi le public, notamment celui du premier acte figurant une demi-salle à l’italienne, avec ses rangées de loges.


La partition d’Alfano contient des passages magnifiques, notamment la scène du balcon et la confession, à la fin de l’opéra. On rêve de les entendre dans d’autres circonstances. Il ne reste donc plus qu’à espérer que Roberto Alagna sera au rendez-vous dans un mois à Montpellier…



Claudio Poloni

 

 

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