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Le nouveau duo gagnant des scènes lyriques

New York
Metropolitan Opera House
01/28/2006 -  et les 1er*, 8, 11, 15 et 18 février 2006

Giuseppe Verdi: Rigoletto


Rolando Villazon (le Duc de Mantoue), Michael Forest (Borsa), Edyta Kulczak (la Contesse Ceprano), Frederick Burchinal/Carlo Guelfi (Rigoletto), Sebastian Catana (Marullo), Andrew Gangestad (le Conte Ceprano), Stephen West (Monterone), Vitalij Kowaljow/Eric Halfvarson (Sparafucile), Anna Netrebko (Gilda), Dine Elias (Giovanna), Nancy Fabiola Herrera (Maddalena)

Choeur du Metropolitan Opera (direction: Raymond Hughes), Orchestre du Metropolitan Opera, direction musicale: Placido Domingo, mise en scène: Otto Schenk


Après les représentations triomphales de La Traviata cet été à Salzbourg, le couple Netrebko-Villazon s'est reformé, à New York cette fois, à la faveur de Rigoletto. L'autre paire vedette de l'opéra, Gheorghiu-Alagna, a désormais de la concurrence... Quoi qu'il en soit, les directeurs de salles ont déjà sauté sur le filon puisque le duo russo-mexicain est programmé à Vienne en mai et à Los Angeles cet automne. Après l'Autriche et l'Allemagne, c'est au tour des Etats-Unis de succomber maintenant au Villazon-Netrebko show, à en croire en tout cas les applaudissements frénétiques réservés aux deux chanteurs au Met.


Et pourtant, les choses n'avaient pas forcément bien commencé ce 1er février, surtout pour Rolando Villazon. Le ténor a en effet passé le plus clair du premier acte à chanter en force, tant la voix manquait de projection, avec un résultat peu convaincant. Fort heureusement, les choses se sont améliorées après l'entracte, avec un Villazon retrouvant tous ses moyens, notamment des accents ardents, un timbre solaire et un sens inné du phrasé verdien. Et comme toujours, son engagement scénique et sa prestance ont ravi les spectateurs.


Après une prestation parfois approximative, en tout cas sur le plan musical, à Salzbourg cet été, Anna Netrebko a donné ici toute la mesure de son talent, dans un rôle qui lui convient cette fois parfaitement. Certes, la chanteuse prend toujours des libertés avec la partition, mais la voix est sensuelle, riche en couleurs et capable de pianissimi enivrants, offrant un portrait de Gilda d'une intense émotion. A l'applaudimètre final, c'est elle la numéro 1 incontestée.


Les deux stars ont éclipsé le titulaire du rôle-titre, Frederik Burchinal, un habitué du Met. Son interprétation ne dégage pas l'intensité ni l'émotion des grands Rigoletto de ces dernières années et sa voix paraît bien fruste, mais son bouffon se révèle finalement plutôt sympathique. Tout compte fait donc, une représentation de haut niveau vocal, comme on est en droit de l'attendre du Met.

Ce qu'on attend aussi à New York, ce sont des productions conventionnelles, et la mise en scène d'Otto Schenk, datant de 1989, ne déroge pas à la règle, avec des décors plus vrais que nature, mais le tout fonctionne impeccablement. Malgré son immense popularité ici, Placido Domingo a récolté quelques huées dans la fosse, que les applaudissements chaleureux de la grande majorité du public n’ont pas réussi à cacher, essentiellement pour une direction lourde et peu inspirée. Il faut néanmoins lui reconnaître le mérite d’être très attentif aux chanteurs, fredonnant avec eux leurs interventions et ne les laissant jamais être couverts par l’orchestre. Tous les chefs ne peuvent pas en dire autant.




Claudio Poloni

 

 

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