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Frères amis

Paris
Théâtre du Châtelet
01/16/2006 -  
Maurice Ravel : Sonate pour violon et violoncelle
Zoltan Kodaly : Duo pour violon et violoncelle, opus 7

Jean-Marc Phillips-Varjabédian (violon), Xavier Phillips (violoncelle)


Les «Moments musicaux» du Théâtre du Châtelet, placés cette saison sous le signe des «Histoires de famille», donnent carte blanche aux frères Phillips d’ici le 20 janvier pour quatre concerts, dont trois organisés à l’heure du déjeuner dans le foyer, autour de sonates hongroises et françaises, où chaque œuvre est précédée de la lecture d’un texte ou d’un poème par la comédienne Juliette Steimer.


Nombreuses sont les familles de musiciens dont les membres ont lié leur carrière, mais Jean-Marc, l’aîné violoniste, et Xavier, le violoncelliste, ont, jusqu’à présent, plutôt fait bande à part. Cela étant, on les retrouve ensemble cette saison non seulement à l’affiche de cette série au Châtelet ainsi que des Concerts Colonne dans le Double concerto de Brahms le 4 avril, mais aussi au travers d’un disque Kodaly qui vient de paraître chez Harmonia mundi.


On ne peut plus luxueux, le premier programme présentait en effet les deux partitions qui, aux côtés des Duos de Martinu, peuvent sans doute être tenues pour les plus marquantes du répertoire pour violon et violoncelle du siècle dernier. Introduite par un texte sur l’art considéré comme mensonge, la Sonate pour violon et violoncelle (1922) de Ravel bénéficie d’une interprétation de haut vol, techniquement assurée et d’une mise en place impeccable, avec un violon un rien plus extraverti et spontané que le violoncelle. S’attachant à couvrir une vaste palette expressive, les deux frères font vigoureusement contraster les demi-teintes des mouvements impairs (Allegro, Lent) avec l’énergie des mouvements pairs (Très vif, Vif), leur conférant un caractère brutal, fortement rythmé et simpliste qui rappelle, de façon assez inattendue, Stravinsky.


Après Ma bohème de Rimbaud, le Duo (1914) de Kodaly demeure sur les sommets: puissante et tendue, véhémente et sans concession, l’interprétation parvient à concilier hauteur de vue et expression, parfois même jusqu’au cri (Adagio), avec un arrière-plan folklorique jamais exagéré ni anecdotique. Le public – hélas trop peu nombreux – en voudrait davantage, mais il n’obtiendra en bis que la coda du Presto final.



Simon Corley

 

 

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