About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Mozart après Mozart

Paris
Hôtel national des Invalides
01/06/2006 -  et 5 janvier 2006 (Fontainebleau)
Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio de la Sérénade n° 10 «Gran partita», K. 361 (transcription Franck Krawczyk) – Sonate pour piano à quatre mains, K. 497 (arrangement pour quatuor à cordes, extrait) – Sonate pour piano à quatre mains, K. 497 – Quatuor n° 3, K. 134b [156] – Quatuor avec piano n° 2, K. 493 (+)

Delphine Bardin (+), Philippe Cassard (piano), Quatuor Benaïm: Yaïr Benaïm, Alexandra Greffin (violon), Myriam Guillaume (alto), Cédric Conchon (violoncelle)


ProQuartet revient à Paris: l’association qui, sous la houlette de Georges Zeisel, a développé avec succès ses activités depuis près de vingt ans, ne renonce certes pas à son implantation bellifontaine, adoptée en 1997, et notamment à ses traditionnelles «rencontres musicales» du printemps. Mais d’ici avril, chacun des quatre concerts du premier des deux cycles de sa huitième saison musicale sera donné non seulement le jeudi au Théâtre municipal de Fontainebleau mais aussi le vendredi à l’Hôtel national des Invalides, dans le cadre de la saison musicale du Musée de l’armée.


A Paris comme à Fontainebleau, où elle est installée dans un quartier du château longtemps dévolu aux militaires, et ce jusqu’à l’OTAN dans les années 1960, ProQuartet n’en conserve pas moins des intentions éminemment pacifiques. L’année 2006 sera centrée, sans surprise, sur Mozart: le bicentenaire de sa mort avait été l’occasion, voici quinze ans, de confier l’intégrale des quatuors à de jeunes formations françaises; pour le deux cent cinquantième anniversaire de sa naissance, la thématique retenue est plus élaborée. Intitulée «Mozart après Mozart», elle s’intéressera en effet aux nombreuses transcriptions qui ont été effectuées depuis la fin du XVIIIe siècle tout en révélant les œuvres commandées à sept compositeurs français et inspirées à un titre ou à un autre par Mozart.


Si le public parisien n’a pas tardé, au fil des années, à se rendre en Seine-et-Marne pour assister aux manifestations de ProQuartet, il n’a pas raté pour autant une si belle chance d’en profiter intra muros, de telle sorte que pour ce concert inaugural, plus une chaise ne restait libre dans le grand salon de l’Hôtel des Invalides. En première partie, Franck Krawczyk, délivrant un propos à la fois remarquablement clair et opportunément subjectif, présentait un «atelier» sur le thème de la transcription: exemples à l’appui – sa propre adaptation de l’Adagio de la Dixième sérénade «Gran partita» (1781) et un arrangement (anonyme) pour quatuor à cordes publié en 1792 à Paris de la Sonate pour piano à quatre mains (1786) – il montre comment l’exercice a changé de nature avec le temps, évoluant d’un simple souci de diffusion des partitions vers une intervention plus significative du transcripteur.


Son propre travail sur la Gran partita, d’abord conçu pour quatuor à cordes mais finalement confié au quatre mains, plus fidèle selon lui à l’«amicalité» qu’il ressent dans cette musique, en témoigne amplement, s’appropriant l’ensemble du clavier, jusque dans des octaves aiguës qui sonnent parfois avec dureté. On retrouve Delphine Bardin et Philippe Cassard dans la Sonate pour piano à quatre mains: «Mozart après Mozart», encore, car ce sont bien la vigueur et la dynamique beethovéniennes que l’on perçoit déjà dans les mouvements extrêmes, tandis que l’entente entre les deux pianistes s’exprime à merveille dans un Andante qui se refuse à tout alanguissement. Auparavant, le Quatuor Benaïm avait interprété le premier mouvement de cette Sonate, édifiante démonstration du pouvoir de la transcription: alors, piano à quatre mains ou quatuor? Mais une autre possibilité apparaît en filigrane, car Krawczyk, soutenu par Cassard, se demande si l’écriture de ces pages n’appelle pas plutôt un octuor d’instruments à vent...


Plus traditionnelle, la seconde partie du programme permettait d’abord d’entendre le Quatuor Benaïm dans l’une de ces partitions de jeunesse – en l’occurrence le Troisième quatuor (1773) et son poignant Adagio central – auxquelles il s’est attaché au point d’en préparer un enregistrement: il y a lieu de s’en réjouir, car emmené par un premier violon très personnel, ce Mozart aux contours fermement dessinés est toujours juste, jamais mièvre.


S’il est contemporain de la Sonate pour piano à quatre mains, le Second quatuor avec piano (1786) évoque ici davantage le plaisir de jouer ensemble qui est, à la même époque, celui du Trio des quilles, avec la légèreté de Delphine Bardin, plus concertante que soliste, et les couleurs chaudes de ses partenaires du Quatuor Benaïm. Sobre et sans fioritures, cette lecture ne vise sans doute pas à sonder les tréfonds de l’âme mozartienne, mais elle renvoie à nouveau à «Mozart après Mozart», car sa grâce sereine appartient déjà à Schubert.


Le site de ProQuartet



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com