About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Deux tiers

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/05/2005 -  et 4 (Lons-le-Saunier), 6 (Strasbourg), 9 et 10 (Caen) décembre 2005
Johann Sebastian Bach : Weihnachtsoratorium, BWV 248 (extraits)

Rachel Nicholls (soprano), Annette Markert (alto), Hans Jörg Mammel*/Christophe Einhorn (ténor), Dirk Snellings (basse)
Maîtrise de Bretagne, Jean-Michel Noël (direction)*/Maîtrise de Caen, Olivier Opdebeeck (direction), Le Parlement de musique, Martin Gester (direction)


Le Parlement de musique effectue actuellement une tournée française qui, entre Lons-le-Saunier et Caen, et en passant par Strasbourg, faisait étape au Théâtre des Champs-Elysées dans le cadre du Festival Europa Bach. Infatigable marronnier de cette saison, c’est l’Oratorio de Noël (1734-1735) qui était annoncé, sans autre précision, sur les programmes ou même sur les affiches. En fait, seules les trois premières et la dernière parties auront été données, l’enchaînement entre la troisième et la sixième étant assuré, toujours en , par la célébrissime Aria de la Troisième suite pour orchestre, et ce alors même que Gilles Cantagrel, qui assistait d’ailleurs au concert, a pu écrire à propos de cette œuvre dont la cohérence est attestée ne serait-ce que par son plan tonal: «Il est interdit de considérer l’Oratorium Tempore Nativitatis Christi comme une juxtaposition de six cantates.» Difficile, dans ces conditions, de ne pas ressentir une certaine frustration, car les deux parties sacrifiées recèlent également des pages marquantes, à commencer par l’air «en écho» de la quatrième, même s’il convient en revanche de saluer la présence d’un sous-titrage, cette pratique n’étant pas si courante dans le domaine sacré.


Les forces réunies pour l’occasion laissaient présager une interprétation conforme aux standards de l’interprétation «historique», que ce soit l’effectif restreint (douze cordes) et l’instrumentarium ancien de la formation strasbourgeoise ou le recours aux vingt-cinq choristes de la Maîtrise de Bretagne, sous la direction de l’un de ses ténors, Jean-Michel Noël, dont les pupitres féminins sont confiés exclusivement à des jeunes garçons ou filles. Mais Martin Gester, fondateur du Parlement de musique voici quinze ans, n’en évite pas moins certains des écueils qui guettent ces entreprises de reconstitution: la précipitation et le pittoresque à tout prix, tant cette approche de bonne facture malgré quelques tutti un peu confus, plus solennelle et recueillie qu’exubérante ou fervente, cultive une prudence qui tend même à une uniformité de couleur, à l’image de la sinfonia introductive de la deuxième partie, pas très dansante et modérément pastorale; une qualité instrumentale sujette à caution, car celle-ci se révèle globalement satisfaisante, des hautbois d’amour à l’intonation et à la précision parfois délicates trouvant leur contrepartie dans d’excellents soli (flûte, trompette).


Le quatuor vocal, aux côtés d’un chœur qui fait preuve d’une cohésion tout à fait convaincante, tient son rang sans problèmes majeurs. Rachel Nicholls fait valoir à la fois un timbre pur et chaleureux, qui fait d’autant plus regretter la justesse aléatoire de ses aigus. Annette Markert s’impose sans peine, même si son ampleur peut paraître trop théâtrale et apprêtée pour ce répertoire. Evangéliste éloquent et à l’émission d’une parfaite clarté, Hans Jörg Mammel se montre plus fragile dans ses deux airs, néanmoins fort joliment phrasés. Sobre mais manquant de projection, Dirk Snellings paraît en outre tendu et mal à l’aise dès qu’il quitte son beau registre grave.


Le site du Parlement de musique

Le site de la Maîtrise de Bretagne



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com