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K.O. debout Paris L'Archipel 11/25/2005 - et 26* novembre 2005 Ludwig van Beethoven : Sonates pour violon et piano n° 2, opus 12 n° 2, n° 5 «Le Printemps», opus 24, et n° 9 «A Kreutzer», opus 47
Jan Orawiec (violon), Caroline Sageman (piano)
Y a-t-il une vie après un sixième prix au concours Chopin de Varsovie obtenu à l’âge de dix-sept ans? La réponse à cette question était l’un des attraits de ce récital que L’Archipel proposait à deux reprises, réunissant dans trois sonates de Beethoven Caroline Sageman, trente-deux ans, ex-enfant prodige qui a eu en son temps les honneurs des media et qui effectue désormais une carrière plus discrète, et Jan Orawiec, vingt-huit ans.
S’agissant du violoniste polonais, des états de service apparemment bien établis plaident pour le bénéfice du doute, et l’on attribuera donc à une méforme d’un soir, que l’on devrait pouvoir pardonner à tout artiste, une sonorité chétive et une justesse incertaine contrastant, dès la Cinquième sonate «Le Printemps» (1801), avec le jeu viril et clair de la pianiste française, qui fait sonner le Fazioli comme un Steinway. D’un esprit voisin, la Deuxième sonate (1798) «passe» un peu mieux, même si trop d’imperfections demeurent encore.
En seconde partie, le style musclé, tour à tour percutant et détaché, de Caroline Sageman convient à la Neuvième sonate «A Kreutzer» (1803), mais dans cette oeuvre où la lutte entre les deux instruments a rarement été poussée à un tel point, le piano, indépendamment des problèmes techniques persistants du violon, l’emporte ici par K.O.
Les bis ramènent une atmosphère plus souriante et détendue, avec Fascination (1905) de Fermo Dante Marchetti puis une Gavotte du baiser, que les deux musiciens illustrent comme il se doit, sur ses deuxième et troisième temps, par des baisers sonores adressés au public.
Le site de Caroline Sageman
Simon Corley
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