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Jumeau Paris Théâtre du Châtelet 10/12/2005 - Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 2, opus 26
Ilya Gringolts (violon), Nicolas Bône (alto), Marc Coppey (violoncelle), Aleksandar Madzar (piano)
La suite des «Moments musicaux» que le Châtelet a confiés cette semaine à Marc Coppey était entièrement consacrée au monumental Deuxième quatuor avec piano (1861) de Brahms. S’ils ne sont réunis que pour cette occasion autour du violoncelliste français, les musiciens se comportent bien plus en chambristes qu’en vedettes – l’altiste Nicolas Bône a d’ailleurs longuement pratiqué cette formation au sein du Quatuor Kandinsky – pour offrir une interprétation très cohérente et complète de cette partition restée un peu dans l’ombre d’un encombrant jumeau, le Premier quatuor avec piano, exactement contemporain: après tout, le titre de cette série de concerts n’est autre que «Filiation»…
Soutenues par le piano imperturbable d’Aleksandar Madzar, qui ne se laisse pas aller à des épanchements excessifs, les cordes, emmenées par le beau violon d’Ilya Gringolts développent un jeu plus expansif, ne gommant ni les tensions, ni les contrastes d’une œuvre dont le caractère schubertien n’apparaît pas moins clairement. Subtile sans être éteinte, leur approche ne se complaît pas dans une lenteur contemplative – malgré le respect de la grande reprise de l’Allegro non troppo, la durée totale d’exécution n’excède pas cinquante minutes – rendant justice à l’énergie incisive et au caractère dansant de l’Allegro final, tout en offrant de superbes moments de simplicité et de poésie dans le Poco adagio.
En bis, l’Andante du Troisième quatuor avec piano (1875), avec sa longue mélodie initiale confiée au violoncelle, privilégie légitimement celui qui est à l’honneur durant toute cette semaine.
Simon Corley
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