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Shaham tout en finesse

Paris
Théâtre de la Ville
10/01/2005 -  
Antonin Dvorak : Romance, opus 49, B. 38
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour violon et piano n° 40, K. 454
Serge Prokofiev : Mélodies, opus 35 bis – Sonate pour violon et piano n° 1, opus 80

Gil Shaham (violon), Itamar Golan (piano)


Programmation toujours aussi soignée au Théâtre de la Ville, où solistes (Fabio Biondi, Barthold Kuijken, Midori, Truls Mork, Miklos Perényi, Dezsö Ranki, Christian Zacharias, Frank Peter Zimmermann) et ensembles (Quatuors Ebène, Kronos et Takacs, Café Zimmermann) prennent manifestement plaisir à revenir, le samedi après-midi ou le lundi soir, que ce soit dans la maison mère, place du Châtelet, mais aussi, pour cinq de ces dix-sept concerts, au Théâtre des Abbesses. Le public n’est pas moins fidèle, comme en témoigne un concert de rentrée qui a mis d’emblée la barre très haut, grâce à Gil Shaham et Itamar Golan.


Dès la Romance (1873) de Dvorak, le violoniste israélien impose un jeu d’une grande délicatesse, où le vibrato et le portamento, trop souvent prétextes, sous d’autres archets, à des clins d’œil appuyés, créent une sonorité tendre et nostalgique. La technique ne devient jamais une fin en soi, mais la puissance, par exemple, ne fait pas pour autant défaut et ne diminue en rien la précision et la qualité du timbre. Suit une Quarantième sonate (1784) de Mozart sans esbroufe, coulant de source, où l’atmosphère radieuse ne s’estompe, notamment dans l’Andante central, que pour céder la place à la confidence davantage qu’au drame.


La seconde partie du récital était intégralement consacrée à Prokofiev, débutant de façon assez originale par les cinq Mélodies (1925), adaptées, à la demande de Kochanski, de ses Mélodies sans paroles écrites cinq ans plus tôt. Mêlant le génie mélodique caractéristique du compositeur russe à une certaine objectivité «années 1920», ces pièces sans prétention, parfois humoristiques, conviennent parfaitement aux phrasés soignés et à la subtilité de Shaham. Si son tempérament le pousse à l’amabilité et à l’élégance, il démontre, dans la Première sonate (1946), qu’il n’en est pas moins capable, sans forcer sur le pathos, de restituer l’intensité et la noirceur du propos, avec une aisance exceptionnelle, comme dans ces traits rapides con sordino qui concluent les mouvements extrêmes. En outre, dans un échange permanent avec son complice Itamar Golan, dont le piano assez carré est plus approprié dans Prokofiev, il ne tire pas exclusivement la couverture à lui.


Retour à Dvorak pour conclure, avec en bis une Danse slave, la Deuxième de l’opus 46 (1878), où le chic des interprètes compense la liberté de l’arrangement effectué par Kreisler.


Le site du Théâtre de la Ville



Simon Corley

 

 

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