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Zen

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/25/2005 -  
Ludwig van Beethoven : Ouverture Leonore III, opus 72a
Henri Dutilleux : Tout un monde lointain
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 4, opus 90 «Italienne»

Gary Hoffman (violoncelle)
Orchestre Lamoureux, Daniel Kawka (direction)


Sauvé par un nouveau mécène (un cabinet d’audit) et par les efforts des collectivités publiques (Etat, Ville de Paris), l’Orchestre Lamoureux et son chef principal Yutaka Sado entament une saison comprenant sept programmes donnés au Théâtre des Champs-Elysées mais aussi à Saint-Eustache. Au-delà des figures obligées mozartiennes (dont l’intéressant Thamos, Roi d’Egypte), le choix des compositeurs (de Beethoven à Chostakovitch) s’est assagi et ce sont donc notamment les solistes (Graf Mourja, Jean-Claude Pennetier) ou chef invités (Fayçal Karoui, Daniel Kawka, Michel Piquemal) que l’on guettera sans doute avec le plus d’attention. Sont par ailleurs poursuivies les actions en direction des enfants (six sessions «Zizique maestro» le dimanche matin à La Maroquinerie) ainsi que l’idée pour le moins originale consistant à placer, durant le spectacle, une poignée de spectateurs sur scène, d’où ils découvrent l’orchestre depuis l’intérieur.


Cela étant, la situation ne risque-t-elle pas de redevenir préoccupante si l’affluence reste aussi décevante que pour ce concert de rentrée? Confié à Daniel Kawka – que l’on connaît pour son expérience dans le répertoire contemporain et qui reviendra dès le 18 novembre pour une célébration du centième anniversaire de La Mer de Debussy, créée aux Concerts Lamoureux – il débutait par l’ouverture Leonore III (1806) de Beethoven. Dans cette lecture allant droit à l’essentiel, plus apaisée qu’épique, les musiciens, malgré quelques départs incertains, font preuve d’une belle cohésion, tandis qu’il se confirme que la nouvelle acoustique de la salle tend à privilégier excessivement les pupitres situés au fond, à savoir cuivres et timbales.


Tout un monde lointain (1970), qui constituera cette année la seule incursion de l’Orchestre Lamoureux dans l’après-1945, remonte aux riches heures de son histoire: lorsque Igor Markevitch en était le chef permanent, il avait en effet suscité, dès 1961, une rencontre entre Rostropovitch et Dutilleux, à l’occasion de laquelle le violoncelliste russe lui commanda aussitôt un concerto. En présence du compositeur et partition sous les yeux, Gary Hoffman, plus en retenue et en réserve que de chair et de sang, restitue le texte avec une fidélité et une précision remarquables, qui s’accordent sans peine à une direction résolument analytique, pour cultiver ensemble un climat étrangement zen.


Dans la Quatrième symphonie «Italienne» (1833) de Mendelssohn, le chef, omettant les reprises, privilégie une netteté et une clarté qui tendent cependant parfois à la sécheresse. Ce refus du romantisme se traduit ici ou là par un manque d’élan, même si le Presto final est indéniablement aérien, mais en même temps, aucune tentation d’alanguissement ne vient freiner le discours (deuxième et troisième mouvements effectivement con moto). Quant à l’orchestre, qui a visiblement apprécié sa collaboration avec Daniel Kawka, il révèle d’excellents soli (flûte, clarinette).


Le site de l’Orchestre Lamoureux



Simon Corley

 

 

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