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Le Maître de Musique

Paris
Le Vaisseau Fantôme
09/14/2005 -  
Robert Schumann : Dichterliebe
Henri Duparc : Mélodies

José Van Dam (baryton)
Maciej Pikulski (piano)

Pour sa seconde édition, le festival des Journées Romantiques du Vaisseau Fantôme rend hommage au grand baryton José Van Dam. Une projection du merveilleux film Le Maître de Musique a eu lieu en sa présence ainsi qu’un concert sur la péniche le Vaisseau Fantôme, tout un programme pour ce somptueux Hollandais qu’a pu être José Van Dam. C’est à une véritable leçon de chant que nous convie cet immense artiste et même si la voix accuse les années, la musicalité, l’expressivité ne cessent de s’affiner.



José Van Dam choisit d’interpréter, sans partition, les Dichterliebe de Schumann et quelques mélodies de Duparc. Les Lieder de Schumann sont de purs bijoux et le chanteur en propose une vision pétillante, subtile et surtout très intelligente. Dans un allemand plus que parfait, il donne un sens à chaque mot, une nuance à chaque note et raconte, pendant près de quarante minutes, une histoire. Il alterne les couleurs vocales, notamment dans “Im Rhein, im schönen Strome”, où il chante avec des notes très graves et sombres les premiers “Tod” pour ensuite apporter soleil et luminosité sur les suivants. José Van Dam use, mais n’abuse pas, des crescendos et des decrescendos: dans “Ich grolle nicht”, qu’il chante en pleine voix (ce qui permet de retrouver son timbre singulier), il modifie constamment le volume de sa voix pour finir sur un somptueux “nicht” qu’il laisse s’éteindre peu à peu. Dans “Hör’ich das Liedchen klingen”, il pleure sur les “Tränen” grâce à un mezza-voce expressif et sensible.
Les mélodies de Duparc sont également très bien chantées mais le chanteur semble un petit moins à l’aise. Son interprétation de l’Invitation au voyage est plus que brillante et fine et il distille les mots un par un. Pour Extase il choisit de chanter tout en retenue et en s’appuyant sur les mots pour leur donner consistance: le passage “doux comme la mort” est assez terrifiant tellement il est dit avec une petite voix mais avec une profondeur vocale. Les deux mélodies Chanson triste et Phidyle révèlent la profonde humanité qui ressort du chant de ce grand musicien puisqu’il les interprète avec noblesse et dignité.
En guise de bis, José Van Dam chante l’air de la calomnie tiré du Barbier de Séville. Tout son art est mis au service de cet air: retenue des notes, précision du texte qui lui permet de souligner les “s” du “sibil”, engagement scénique, etc… Un grand moment qui donne le frisson à toute la salle et qui prouve, s’il le fallait, que le baryton a encore de bien belles représentations devant lui et qu’il a encore beaucoup à apporter à son public.


José Van Dam est soutenu par un pianiste excellent, qui épouse sa voix, qui joue avec lui. On ne présente plus Maciej Pikulski qui accompagne les plus grands et il fait un travail remarquable avec ce chanteur. Il laisse assez mourir les notes, notamment dans le premier Lied, la musique s’évanouissant alors avec le chant.



Un superbe récital qui permet de retrouver un grand monsieur du chant. Chacun y trouve son bonheur, le mélomane pur qui vient chercher des émotions, l’étudiant en chant qui tente de percer les mystères de la technique vocale et de l’interprétation, etc…José Van Dam n’a pas son pareil pour planter un décor, créer une ambiance et espérons qu’il continuera encore longtemps à nous faire voyager sur les chemins du Lied et de la mélodie.




A noter:
- José Van Dam sera à l’opéra Bastille pour L’Amour des trois oranges du 1er au 21 décembre 2005 et pour La damnation de Faust du 12 juin au 4 juillet 2006.


Manon Ardouin

 

 

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