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“Singet dem Herrn ein neues Lied”

Saint-Cere
Abbatiale de Souillac
07/30/2005 -  
Jean-Sébastien Bach : Intégrale des Motets
Ensemble Jacques Moderne - Choeur de chambre Les Eléments
Joël Suhubiette (direction)

Dans le cadre du Festival de Saint-Céré, l’ensemble “Les Eléments”, accompagné du choeur Jacques Moderne, propose l’intégrale des Motets de Bach. Placé dans le cadre de l’abbatiale de Souillac, le concert gagne en somptuosité malgré une acoustique un peu difficile.



Bach a composé six motets autour des années 1730 et Joël Suhubiette en donne une interprétation énergique mais également sensible. De manière générale, le tempo adopté est assez rapide et parfois il est difficile de distinguer les différents pupitres, d’autant plus que l’acoustique a tendance à mêler les voix, l’orchestre et à ne pas rendre toutes les notes intelligibles. Il est alors presque impossible d’apprécier les voix mais le pupitre des sopranos brille particulièrement dans le début du motet BWV230 “Lobet den Herrn, alle Heiden” avec un très beau legato. En revanche à la fin des morceaux les choristes se retrouvent pour former une note unique dans une parfaite discipline et c’est ce qui fait la qualité première de cet ensemble: l’”Halleluja” final du motet BWV226 “Der Geist hilft unsrer Schwachheit auf” est particulièrement harmonieux car toutes les voix se rejoignent pour n’en former plus qu’une. Il faut d’ailleurs souligner l’extraordinaire travail effectué au niveau de la justesse. Le tempo animé se justifie toutefois dans le motet BWV225 “Singet dem Herrn ein neues Lied” où le texte invite à la joie et à l’espérance.
Le chef porte aussi une très grande attention au sens des mots par des inflexions, des accents, … Dans le motet BWV228 “Fürchte dich nicht”, le choeur met des couleurs sombres et profondes sur les mots “weiche nicht”, rendant ainsi le passage un peu plus vivant et compréhensible. De même dans le motet BWV227 “ Jesu, meine Freude”, il place un accent sur les différents “weg” ce qui fait ressortir les deux consonnes. Ce motet est d’ailleurs le plus réussi des six. Ici Joël Suhubiette prend un tempo plus lent et il interprète cette oeuvre avec davantage de douceur. Il lui donne aussi une grande solennité et l’interprétation en est très prenante: les “s” sont mis en relief sur des mots essentiels de la partition comme “Schirmen” et “Stürmen”. Le choeur est également capable des nuances les plus fines comme dans la fin de ce motet où le “gute Nacht” final est chanté sur un filet de voix.
Les silences sont également étudiés et expressifs: les choristes jouent avec l’acoustique car les différents “nichts” sont entrecoupés de silences mais le son continue à se propager dans l’abbatiale. Dans le motet BWV229 “Komm, Jesu, komm”, l’effet est comparable avec les premiers “komm” chantés très doucement mais qui trouvent leur continuité dans la résonance du lieu.
L’orchestre est également très bon et le pupitre des violoncelles ne se ménage pas pour marteler les temps et apporter une touche de rythme à l’ensemble, comme dans le motet BWV226.



Une fois de plus, cet excellent choeur donne un bien beau concert et permet de redécouvrir des oeuvres. On ne peut que saluer le festival de Saint-Céré de programmer une musique aussi pure, aussi subtile dans un lieu si prestigieux.


Manon Ardouin

 

 

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