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Fleurs d’orangerie

Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
09/04/2005 -  
Ludwig van Beethoven: Variations sur un thème original, opus 34 – Variations sur «God save the king», WoO 78 – Bagatelles, opus 33 n°1, opus 119 n° 1 et 3, et opus 126 n° 5 – Für Elise, WoO 59 – Sonate n° 14, opus 27 n° 2 «Clair de lune»
Claude Debussy: Images (Premier livre) – La Cathédrale engloutie
Maurice Ravel: Une barque sur l’océan
Franz Liszt: La lugubre gondola – Saint-François de Paule marchant sur les flots

Anne Queffélec (piano)


Pour sa trente-sixième édition, le Festival de l’Orangerie de Sceaux, toujours sous la direction de Jacqueline Loewenguth, assure une fois de plus, du 14 juillet au 18 septembre, un minimum de continuité dans la vie musicale parisienne durant la saison estivale. Comme à l’habitude, le bâtiment conçu par Hardouin-Mansart dans un parc dessiné par Le Nôtre sert de cadre à une riche programmation (vingt et un concerts) et à une prestigieuse affiche, s’agissant aussi bien des pianistes (Nicholas Angelich, Delphine Bardin, Claire Désert, Brigitte Engerer, Jean-François Heisser, Roger Muraro, Hüseyin Sermet, Alexandre Tharaud, François-Joël Thiollier, Zhu Xiao-mei, …) que des autres instrumentistes (les familles Capuçon et Pasquier, Gérard Caussé, Olivier Charlier, Michel Lethiec, Xavier Phillips, Roland Pidoux, …) ou des formations de chambre (Quatuors Benaïm, Elysée, Goldner, Parisii et Vogler, Trio Guarneri de Prague).


Le succès est dès lors légitimement au rendez-vous, à l’image de ce copieux récital d’Anne Queffélec, donné à guichets fermés et construit en deux parties bien distinctes: un bouquet d’œuvres beethovéniennes de notoriété inégale, puis une sélection de pièces évoquant l’eau.


Certains musiciens ont sans doute plus à dire dans Beethoven, mais la pianiste française fait partie de ceux qui préfèrent visiblement laisser parler le compositeur: le discours se déploie ainsi de manière simple et directe dans les trop rares Variations sur un thème original (1802), passionnante étape d’une évolution qui conduira, vingt ans plus tard, aux Diabelli. Quoique postérieures d’un an, les sept Variations sur «God save the king» (1803) sont de facture moins aventureuse, mais leur caractère ludique est parfaitement mis en valeur.


Après ces deux cycles de variations, cinq bagatelles assuraient une sorte d’intermède: sens de l’improvisation et rubato rendent justice à la Première de l’opus 33 (1802), aux Première et Troisième de l’opus 119 (1822) ainsi qu’à la Cinquième de l’opus 126 (1824), tandis que le fameux feuillet d’album Pour Elise (1810) bénéficie d’une approche allante et sans pathos. Presque aussi victime de sa célébrité, la Quatorzième sonate «Clair de lune» (1801) conclut cette première partie: Anne Queffélec ne retient du sous-titre «Quasi una fantasia» que le souci d’enchaîner les trois mouvements et adopte une sobriété de bon ton, mais sans froideur, la tension précédemment accumulée venant se libérer dans le Presto agitato final.


Débutant par Reflets dans l’eau, le Premier livre (1905) des Images de Debussy ouvre une seconde partie presque entièrement dédiée à l’élément liquide: traçant son chemin entre les artifices du flou et ceux de la couleur, Anne Queffélec impose une vision équilibrée, regardant davantage vers la solidité du grand piano romantique que vers les horizons nouveaux suggérés par cette musique. La Cathédrale engloutie, tirée du Premier livre (1910) des Préludes, et Une barque sur l’océan, deuxième des Miroirs (1905) de Ravel, se suivent quasiment sans interruption: la confrontation Debussy/Ravel sur le seul thème de l’eau (Voiles face à Jeux d’eau, ou Ondine face à... Ondine, …) aurait en effet pu être longuement poursuivie…


La pianiste, qui intervient à plusieurs reprises pour présenter le programme aux spectateurs, introduit Liszt – La lugubre gondole (1882) et la légende Saint-François de Paule marchant sur les flots (1863) – par la lecture d’un texte de son père, Henri Queffélec: plus retenu que débridé, son jeu ne manque cependant pas de puissance. En guise de bis, elle annonce, tout en s’en excusant de ce calembour, «quelque chose de minima-Liszt»: ce sera la Première gnossienne (1891) de Satie, plus expressive qu’à l’accoutumée.


Le site du Festival de l’Orangerie de Sceaux



Simon Corley

 

 

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