About us / Contact

The Classical Music Network

Montpellier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Service public

Montpellier
Corum
07/25/2005 -  
Franz Schubert: Das Wandern, D. 795 n° 1 – Der Müller und der Bach, D. 795 n° 19 – Der Lindenbaum, D. 911 n° 5 – Auf dem Wasser zu singen, D. 774 – Ständchen, D. 889 (arrangements Franz Liszt)
Frédéric Chopin: Scherzo n° 3, opus 39 – Impromptus n° 1, opus 29, 2, opus 36, et 3, opus 51 – Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Polonaise «Héroïque», opus 53

Leonid Kuzmin (piano)


Pour sa vingtième édition, le Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon continue, pendant la seconde quinzaine de juillet, de pratiquer à grande échelle le mélange des genres: variété des styles (classique, contemporain, jazz, musiques du monde, techno) et pluralité des disciplines (débats – les «Rencontres de Pétrarque» – et projection quotidienne de documentaires sur le thème «Musiciens dans la tourmente»). Et la partie proprement «classique» de ce festival concilie elle-même deux lignes de force apparemment divergentes, qui traduisent chacune un aspect bien connu de la personnalité de son directeur, René Koering: la recherche insatiable de compositeurs et de partitions rares ou oubliés – ainsi, cette année, Il Figlio delle selve de Holzbauer, La Festa cinese de Conforto, Die Königskinder de Humperdinck et un récital Sorabji – en même temps que le souci d’ouvrir grand les portes de la musique classique.


Cette volonté d’aller à la rencontre des spectateurs passe certes par une offre plus traditionnelle (Kissin, Ciccolini, Ciofi, les sœurs Labèque, ...) ou festive (Jeanne au bûcher de Honegger, soirées conclusives «Piano surprise...» et «Anniversaire et bacchanale sauvage»), mais surtout par le fait que la radio de service public et les collectivités locales assument résolument leur mission citoyenne. Car la démocratisation n’est pas ici un vain mot: manifestations en plein air, spectacles dans l’ensemble de la communauté d’agglomération et dans la région (Perpignan, Pont du Gard) et, avant tout, accès libre à l’ensemble des débats et projections mais aussi à la plupart des concerts, seuls ceux de 20 heures – soit seize sur un total de cinquante – n’étant pas gratuits.


Et le succès est indéniable, attirant des mélomanes de sept à soixante-dix-sept ans, à la fois attentifs et enthousiastes. Ils applaudissent au «mauvais» moment? La belle affaire! En témoignent par exemple ces fins d’après-midi au Corum, consacrées, durant la première semaine, à la «musique d’aujourd’hui» puis, durant la seconde semaine, à des récitals ou concerts de musique de chambre: ainsi, malgré la grève des tramways et autobus montpelliérains, l’affluence a été telle que la Salle Pasteur a dû refuser une partie du public venu entendre Leonid Kuzmin dans un programme romantique en deux temps bien distincts.


Le pianiste d’origine biélorusse avait d’abord sélectionné cinq des plus célèbres arrangements de lieder de Schubert, parmi les dizaines publiées par Liszt dans les années 1830 et 1840. Si sa technique lui permet de faire ressortir la ligne de chant avec une parfaite clarté, l’expression pâtit toutefois de phrasés quelque peu raides et lapidaires, presque froids, malgré un indéniable engagement physique.


Suivait un mini-récital Chopin, construit autour de l’intégrale de ses Impromptus, où Kuzmin montre qu’il a du compositeur polonais une conception sans doute plus agréable et spectaculaire que profonde, mais toujours soutenue par une grande précision d’exécution: Troisième scherzo (1839) servi par des moyens digitaux impressionnants mais manquant de souplesse et de respiration, Premier impromptu (1837) capricieux à souhait mais précipité, Deuxième impromptu (1839) tour à tour gracieux et puissant, Troisième impromptu (1842) quasi narratif, à la manière d’une ballade, Fantaisie-Impromptu (1834) animée par une formidable démonstration d’agilité et de toucher et, enfin, Polonaise «Héroïque» (1842) péremptoire et rhapsodique.


Si Liszt a également arrangé des mélodies de Chopin, c’est l’une de ses redoutables adaptations wagnériennes qui fera office de bis, celle qu’il réalisa, deux ans après la création de Tristan (1865), de la Mort d’Isolde, interprétée ici avec un goût contestable, sucré, décousu et chargé d’effets.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com