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Cinq à… huit

Quincy
Eglise Saint-Germain
07/09/2005 -  
Antonin Dvorak : Quintette avec contrebasse, opus 77, B. 49
Ferdinand Thieriot : Octuor, opus 62

Octuor de France: Jean-Louis Sajot (clarinette), Jacques Thareau (basson), Antoine Degrémont (cor), Yuriko Naganuma, Jean-Christophe Grall (violon), Laurent Jouanneau (alto), Paul Broutin (violoncelle), Michel Fouquet (contrebasse)


Avant sa traditionnelle résidence estivale à Bagatelle, l’Octuor de France faisait, pour la huitième année consécutive, sa non moins traditionnelle étape quinçoise, offrant un programme dont le caractère pastoral et détendu s’accordait parfaitement avec les paysages tranquilles du vignoble berrichon.


Il ne manque pas grand-chose au Quintette avec contrebasse (1875) de Dvorak: charme schubertien (Allegro con fuoco), attaques incisives (Scherzo), qualité du chant (Poco andante) et chaleur communicative (Allegro assai). Mais s’il profite d’une acoustique généreuse – la voûte en bois fait ronfler la contrebasse comme un tuyau d’orgue – quoique tout à fait acceptable, il acquerra certainement au fil des mises au point, avant de «monter» à Paris, ce peu de choses qui sera alors de nature à emporter pleinement la conviction: un naturel dans les enchaînements et une petite étincelle qui rendront justice à ce flux de musique si spontané.


Le clarinettiste Jean-Louis Sajot a conservé l’habitude de faire précéder chaque œuvre d’une présentation détaillée, dont l’ironie est soulignée par une déclamation bien plus goguenarde qu’académique. Comme l’Octuor de France, sous sa houlette, a toujours eu à cœur de faire découvrir des raretés, il n’est donc pas inutile de l’écouter décrire la vie de Ferdinand Thieriot (1838-1919). Hambourgeois – comme Mendelssohn ou Brahms mais comme son nom ne l’indique pas – presque exactement contemporain de Max Bruch, cet élève de Rheinberger a notamment dirigé la vie musicale à Graz (1870-1885), laissant une production assez abondante (neuf symphonies, quatre concertos pour violoncelle, des pièces pour piano, …). Sans doute trop discret de son vivant, il n’a toutefois pas entièrement sombré dans l’oubli, certaines de ses partitions étant toujours éditées et même enregistrées, notamment son Octuor en si bémol (1893), destiné à la même formation que celui de Schubert (il existe par ailleurs un Octuor pour cordes). Il paraît donc quelque peu audacieux de supposer, ainsi que le laissait entendre Jean-Louis Sajot, qu’il était donné ici en création française.


Assez développé (trente-cinq minutes), il adopte une structure en arche, culminant dans son troisième mouvement, seule parenthèse plus sérieuse, voire sombre, dans un propos par ailleurs d’humeur légère. Réservant son premier thème au violoncelle, dont jouait précisément le compositeur, cet Adagio molto mesto d’une belle ampleur est entouré de deux brefs mouvements: un délicieux Intermezzo (Un poco vivace), qui sera bissé et dont la naïveté et le ton populaire évoquent parfois Mahler, et un Scherzo (Allegro vivace) de nature presque symphonique. Les mouvements extrêmes réservent moins de surprises, que ce soit l’Allegro non troppo de forme sonate, introduit par un court Poco adagio, ou l’Allegro moderato, qui conclut sur une note résolument gemütlich. L’écriture, qui se tient sagement entre Schubert et Brahms, tend souvent à opposer cordes et vents, et elle traduit davantage le souci de passer un bon moment entre amis (d’excellent niveau) que de révolutionner l’histoire de la musique.


Le site de l’Octuor de France



Simon Corley

 

 

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