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De Schumann à Webern

Bordeaux
Grand Théâtre
06/25/2005 -  
Robert Schumann : Quatuors n° 1, opus 41 n° 1, et 3, opus 41 n° 3
Anton Webern : Langsamer Satz, M. 78

Quatuor Renoir: Hélène Collerette, Florent Brannens (violon), Fanny Coupé (alto), Emmanuel Gaugué (violoncelle)


Parallèlement au quatrième Concours international de quatuor à cordes de Bordeaux, qui se tient jusqu’au 30 juin et dont ConcertoNet rendra compte au fur et à mesure des épreuves, le Grand Théâtre accueille deux soirées de musique de chambre. Avant le concert des membres du jury, qui célébrera le 27 juin les quatre-vingts ans de son président, Valentin Berlinsky (violoncelliste des Borodine), c’est à l’un des lauréats de la précédente édition que revenait l’honneur de donner le concert d’ouverture. Dans ce cadre, le Quatuor Renoir, fondé en 1995 et formé de musiciens issus des rangs de l’Orchestre philharmonique de Radio France et de l’Orchestre de Paris, proposait un programme essentiellement consacré à deux des trop rares Quatuors de l’opus 41 (1842) de Schumann, qu’il s’apprête par ailleurs à enregistrer.


Dans le Premier, le Quatuor Renoir privilégie un esprit plus classique (textures claires, sonorités fines, attaques incisives, refus des excès expressifs) que romantique, traduisant ainsi un souci d’équilibre et de transparence peut-être plus mendelssohnien que schumannien: si cette approche est parcimonieuse en chaleur aussi bien qu’en inquiétude, elle est cependant tout sauf déplacée, l’opus 41 étant précisément dédié à Mendelssohn, et elle n’en réserve pas moins des moments d’une grande beauté, notamment l’Adagio, opportunément bissé.


Le Troisième se déroule également sous un ciel serein: la délicatesse, voire la fragilité du propos ressortent tout particulièrement, en même temps que la détermination énergique, voire l’impatience nerveuse qui animent l’œuvre. Solidement encadré par le violon d’Hélène Collerette et le violoncelle d’Emmanuel Gaugué, le Quatuor Renoir franchit sans peine les embûches aussi bien artistiques que techniques qui parsèment ces deux partitions.


Entre-temps, le rapprochement avec Webern aura pu paraître a priori incongru, mais en réalité, le charme nostalgique de ce Langsamer Satz (Mouvement lent) de 1905, encore très tributaire de l’héritage du XIXe (via Brahms et le Schönberg de La Nuit transfigurée), non seulement ne crée aucun hiatus avec le style de Schumann, mais semble même en constituer, avant l’abandon de la tonalité, l’ultime prolongement.



Simon Corley

 

 

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