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In memoriam Giulini

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/24/2005 -  
Gustav Mahler : Symphonie n° 9

Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


L’intégrale Mahler de l’Orchestre philharmonique de Radio France et de Myung-Whun Chung aura souffert à la fois d’un démarrage un peu incertain (Première et Adagio de la Dixième), d’une délocalisation prévue (la Huitième à Saint-Denis) et d’une grève imprévue (annulation de la Septième), mais elle n’en aura pas moins offert des moments forts, notamment les Deuxième et Sixième.


Elle s’est conclue sur une étrange Neuvième (1909), donnée en hommage à Carlo Maria Giulini, disparu le 15 juin dernier. Hommage qui n’était pas que de circonstance, car non seulement le chef italien a laissé un enregistrement marquant de cette œuvre (Chicago, 1976), mais Chung rappelle dans un texte distribué au public qu’il a été son assistant durant trois ans à Los Angeles: «J’ai toujours pensé qu’en tant que musicien, il était le plus proche possible de l’image du sacerdoce afin de servir la musique et l’humanité à travers elle.»


Cela étant, le directeur musical du Philhar’ aura livré une vision assez déroutante de ce monument symphonique: nulle rondeur viennoise, malgré un impressionnant effectif de soixante-huit cordes, mais au contraire, dès l’Andante comodo initial, le souci de tirer parti des caractéristiques, voire des imperfections, d’une formation française afin de produire un discours strident, corrosif, aux ruptures bien marquées, qui pourrait rappeler les approches objectives et sans concession d’un Neumann ou d’un Sanderling.


Des deux mouvements centraux, c’est paradoxalement le Ländler qui paraît le plus grinçant, criard et grotesque, alors que le Rondo-Burleske, clair et tranchant, se déploie de façon quasi analytique, avec une sorte de réserve qui ne se libère que dans une coda échevelée.


Le cauchemar se dissipe à peine dans l’Adagio final, très tenu, tournant souvent à la méditation et se dirigeant vers une dissolution ultime à la limite de l’immobilisme. Fortement sollicités par cette vision atypique, les musiciens se sortent remarquablement de l’épreuve: en cette fin de saison, la relation entre Chung et son orchestre reste décidément au beau fixe.



Simon Corley

 

 

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