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Années sombres

Paris
Maison de Radio France
06/03/2005 -  
Franz Schmidt : Symphonie n° 4
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n° 1, opus 77

Tedi Papavrami (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Armin Jordan (direction)


Armin Jordan dirigeait l’Orchestre philharmonique de Radio France dans des œuvres évoquant des années particulièrement sombres. La seule date de composition (1933) de la Quatrième symphonie de Franz Schmidt suffirait à témoigner d’une période où les nuages s’accumulent sur l’Europe, mais le drame personnel du compositeur (la mort de sa fille) vient s’ajouter pour conférer à cette oeuvre un caractère poignant, sorte d’adieu nostalgique à un monde finissant. Si la construction – fusion de la forme sonate et des quatre traditionnels mouvements d’une symphonie – renvoie à la Première symphonie de chambre de Schönberg, l’ampleur du propos (un flux continu de quarante-cinq minutes) et le langage évoquent en revanche le postromantisme, marqué par l’influence de Bruckner et Mahler, et rappelant davantage Pfitzner que la luxuriance orchestrale de Strauss, Korngold ou Schreker. Le chef comme l’orchestre se meuvent avec aisance dans ce style qui leur est à tous deux familier, le seul regret tenant parfois à une certaine difficulté à restituer clairement, dans les forte, la richesse de la polyphonie.


Né à la fin de l’ère stalinienne, le Premier concerto pour violon (1948) de Chostakovitch était ici défendu par Tedi Papavrami: son lyrisme, pour être généreux, ne s’inscrit pas moins toujours dans une élégance un peu fragile et réservée, privilégiant une simplicité de ton qui refuse la complaisance dans les mouvements lents et ne force pas sur le grotesque dans les mouvements rapides. Si les amateurs d’une sonorité plus ronde et puissante, plus délibérément brillante, auront peut-être été déçus, la technique n’en reste pas moins impeccable, notamment dans la précision des aigus. Le violoniste offre en outre un bis original, avec sa propre adaptation de la Sonate en ré mineur (K. 9, 1738) de Scarlatti.



Simon Corley

 

 

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