About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Les Takacs en finesse

Paris
Auditorium du Louvre
05/11/2005 -  
Béla Bartok : Quatuor n° 2, opus 17, sz. 67
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 16, opus 135
Alexandre Borodine : Quatuor n° 2

Quatuor Takacs: Edward Dusinberre, Karoly Schranz (violon), Roger Tapping (alto), Andras Fejer (violoncelle)


Pour l’avant-dernier concert de son cycle de quatuors à cordes, l’Auditorium du Louvre a invité le Quatuor Takacs, lequel, avec un programme varié en même temps qu’exigeant et original, n’en a pas moins fait salle comble et démontré que malgré le remplacement, depuis 1993, du premier violon dont il a conservé le nom et sans bénéficier de la réputation des Berg, des Emerson ou des Prazak, il demeurait une valeur sûre parmi les formations en activité.


Dès le Deuxième quatuor (1917) de Bartok, les musiciens imposent une finesse de sonorité qui semble constituer leur marque de fabrique et que ne vient même pas perturber la vigueur de l’Allegro molto capriccioso central. Plus moelleuse que rugueuse ou dynamique, avec une certaine tendance à glisser d’une note à l’autre, mais écartant toute tentation décorative, leur lecture met en valeur les affinités qu’entretenait alors le compositeur avec le postromantisme et la modernité de la seconde Ecole de Vienne.


Les Takacs offrent ensuite une vision inhabituellement légère du Seizième quatuor (1826) de Beethoven, qui semble regarder vers l’opus 18, dans l’esprit d’un gracieux divertissement, à l’exception du Lento, étale et murmuré, assumant le risque d’un tempo extrêmement retenu et d’une expression réservée. Cela étant, même si l’interprétation en fait sans doute plus particulièrement ressortir les contrastes, cette alternance de badinage et de sérieux correspond pleinement au style du dernier Beethoven.


Faisant figure d’outsider aux côtés de deux autres B de cette soirée, Borodine, dans son Second quatuor (1882), a visiblement entendu le Seizième de Beethoven, dont le mouvement final est pareillement interrompu à plusieurs reprises par des phrases en forme de questions/réponses. Tendre et charmeuse, un rien nostalgique, l’approche des Takacs culmine dans le fameux Nocturne, point trop sucré. Donné en bis, le Vivace ma non troppo final du Douzième quatuor «Américain» (1893) de Dvorak conclut de façon suave et rebondissante.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com