About us / Contact

The Classical Music Network

Strasbourg

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Golaud et Mélisande

Strasbourg
Opéra National du Rhin
05/05/2000 -  et 7, 9, 13*, 15 mai 2000 à Strasbourg ; les 21 et 23 mai 2000 à Mulhouse
Claude Debussy : Pelléas et Mélisande
Catrin Wyn-Davies (Mélisande), Elisabeth Canis (Geneviève), Brett Polegato (Pelléas), Laurent Naouri (Golaud), Brian Bannatyne-Scott (Arkel), Alexander Kröner ou Wolfgang Buckel (Yniold), René Schirrer (un médecin), Jens Kiertzner (un berger)
Stein Winge (mise en scène), Kristin Bredal (lumières et décors), Ingeborg Berneth (costumes)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Jan Latham-Koenig (direction)

La mise en scène de Stein Winge cherche à resituer l’opéra dans notre vie quotidienne, et y réussit plutôt bien : décors spacieux, intérieurs BCBG design, jeu dynamique des chanteurs. Ce dynamisme donne néanmoins parfois une sensation d’agitation inutile, voire néfaste lorsqu’il distrait le spectateur de la musique de Debussy.
L’orchestre, d’abord un peu timide, avec des timbres râpeux, des entrées approximatives et un manque certain de liant, gagne scène après scène en plénitude et en sensualité. Mais bien que M. Latham Koenig affirme dans un entretien " qu’il n’y a aucun problème de balance dans cet opéra ", force est de le contester dans de nombreux passages – dont ceux où chante Yniold, auquel on ne peut demander bien sûr autant de coffre qu’un adulte.
Au reste, la distribution est plutôt homogène : le timbre frais et naturel de Catrin Wyn-Davies convient très bien à son rôle ; les voix masculines s’accordent bien ensemble (ce qui nous vaut d’admirables moments dans le dernier acte) et sont pour la plupart impeccables, notamment un Golaud de très grande classe campé par Laurent Naouri (seul français de la production, déjà plébiscité pour le même rôle dans la critique datant du 14 mars 2000). Seuls Pelléas et Geneviève déçoivent, le premier à cause d’une diction légèrement pâteuse et un timbre étouffé, la seconde pour une justesse approximative et une projection perfectible dans les graves. A noter tout de même qu’un sur-titrage, bien que l’opéra soit en Français et que la diction des chanteurs soit globalement satisfaisante, aurait apporté un confort non négligeable dans une oeuvre où chaque mot compte.
Peut-être manquait-il de magie ce soir-là pour convaincre plus franchement un public visiblement troublé par le modernisme de l’oeuvre un siècle après sa création.



Dimitri Finker

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com