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Primus inter pares

Paris
Villeparisis (Centre culturel Jacques Prévert)
04/10/2005 -  et 2 (Montrouge), 3 (Garches), 6 (L’Haÿ-les-Roses), 8 (Alfortville) et 9 (Clichy-sous-Bois) avril 2005
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon n° 5, K. 219
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48
Joseph Haydn : Symphonie n° 96 «Le Miracle»

Orchestre national d’Ile-de-France, Gordan Nikolitch (violon et direction)


L’Orchestre national d’Ile-de-France achevait à Villeparisis la présentation, à six reprises, d’un programme intitulé «Stradivarius», qu’il donnait avec Gordan Nikolitch, premier violon solo de l’Orchestre symphonique de Londres depuis 1997. Soliste du Cinquième concerto pour violon (1775) de Mozart, il refuse toute atmosphère compassée et emperruquée pour livrer un Allegro aperto alerte et capricieux, puis un Adagio suave et séducteur. Il conclut par un Tempo di minuetto langoureux et imprévisible, interrompu par un Allegro (alla turca) à la fois précipité et fortement marqué. Faisant généralement face au public, il préfère se fondre à la plupart des tutti plutôt que d’indiquer les départs aux musiciens.


Renvoyant aux formes et aux effectifs classiques malgré son langage romantique, la Sérénade pour cordes (1880) de Tchaïkovski s’intégrait donc parfaitement à ce concert. Nikolitch rejoint les vingt-cinq cordes pour s’asseoir au premier pupitre, à la droite de la toute nouvelle supersoliste Ann-Estelle Médouze. C’est de cette place de primus inter pares qu’il va «raconter une histoire», ainsi qu’il l’indique aux spectateurs après le premier mouvement, en les invitant à ne pas interrompre par leurs applaudissements le déroulement de l’œuvre. De fait, il construit un discours dynamique et contrasté, tour à tour noble ou recueilli, sensible ou passionné, animé par un engagement permanent qui met parfois à rude épreuve l’intonation des violons et des violoncelles.


Après l’entracte, la Quatre-vingt-seizième symphonie «Le Miracle» (1791) de Haydn se révèle tout aussi efficace et convaincante, simple et robuste, aux attaques franches. Vivacité, humour et fraîcheur traduisent un ton toujours juste et un véritable plaisir de jouer, à des années-lumière de toutes les querelles interprétatives. En bis, la Gigue de la Deuxième partita de Bach tient malheureusement trop de la démonstration virtuose.



Simon Corley

 

 

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