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Le maître du temps

Paris
Musée d'Orsay
03/29/2005 -  
Robert Schumann : Adagio et Allegro, opus 70
Paul Hindemith : Sonate pour violoncelle seul, opus 25 n° 3
César Franck : Sonate pour violoncelle et piano

Miklos Perényi (violoncelle), Adrienne Krausz (piano)


Le Musée d’Orsay organise cette saison un cycle consistant en trois couples de deux concerts confiés chacun à un violoncelliste: avant Mischa Maisky (14 et 19 avril) et Emmanuelle Bertrand (31 mai et 2 juin), c’est Miklos Perényi qui ouvrait le bal. Aujourd’hui âgé de cinquante-sept ans, il n’a sans doute pas (encore) acquis la renommée de son compatriote Janos Starker, dont il possède pourtant l’élégance et la noblesse, mais il fait pourtant partie des plus grands, ainsi que l’a amplement démontré son second récital.


Le musicien hongrois ne tente nullement de s’imposer par la surenchère: pas de vibrato excessif, pas de sonorité épaisse, pas de portamenti larmoyants, pas de notes rageusement écrasées, pas de grands gestes théâtraux: il y a visiblement chez lui à la fois une réserve, une modestie et une exigence qui le tiennent éloigné de ces ficelles, sans pour autant que son jeu manque en quoi que ce soit de chaleur, de puissance, d’engagement ou de couleur. Tout est affaire de nuances, de respiration, d’intelligence et de naturel.


Dès l’Adagio et Allegro (1849) de Schumann, il s’illustre ainsi par sa manière de conduire un phrasé (Adagio) puis par une clarté d’articulation confondante (Rasch und feurig). Quant aux cinq brefs mouvements (moins de dix minutes) de la rare Sonate pour violoncelle seul (1923) de Hindemith – au demeurant la seule œuvre de ce programme qui ne soit pas un arrangement ou une transcription – ils traduisent non seulement un inlassable souci de précision mais trouvent ici une palette expressive idéale, de l’élégie (magnifique Langsam central) à l’humour provocateur, dans les mouvements marqués Mässig schnell. Gemächlich et Lebhafte Viertel qui l’encadrent, en passant par la protestation dans les mouvements extrêmes.


Dans la Sonate pour… violon (1886) de Franck, Perényi parvient à nouveau, par son art du phrasé, à tenir des tempi qui, sous d’autres archets, deviendraient dangereusement lents (un Allegro ben moderato très pensif). D’une constante hauteur de vue, son approche n’est malheureusement pas toujours en phase le piano certes pédagogique, mais raide, dur et parfois même envahissant d’Adrienne Krausz. En bis, les artistes choisissent En bateau, première pièce de la Petite suite (1889) pour piano à quatre mains de Debussy, dans un arrangement de Zoltan Kocsis, où la maîtrise que Perényi paraît exercer sur le temps fait particulièrement merveille.



Simon Corley

 

 

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