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Doubles jeux

Paris
Théâtre Mogador
03/26/2005 -  et 19 (Fontainebleau), 20 (Maisons-Alfort) et 22 (Meudon) mars 2005
Johann Sebastian Bach : Sonate en trio n° 1, BWV 525
Johannes Brahms : Double concerto, opus 102
Henri Dutilleux : Symphonie n° 2 «Le Double»

Laurent Korcia (violon), Tatiana Vassilieva (violoncelle)
Orchestre national d’Ile-de-France, Juraj Valcuha (direction)


C’est à la capitale que l’Orchestre national d’Ile-de-France avait réservé la quatrième et dernière présentation d’un programme intitulé «Doubles jeux», lequel débutait curieusement par... la Première sonate en trio (1725) de Bach. Idée d’autant plus contestable que l’arrangement qui en était donné ne se caractérisait pas par une imagination débordante, faisant strictement correspondre, pour toute la durée de chacun des trois mouvements, un pupitre de cordes à chaque voix de l’original pour orgue: main droite confiée aux violons I et II à l’unisson (Allegretto, Allegro) ou aux seuls violons I (Adagio), main gauche aux altos ou aux violons II, pédalier aux violoncelles et contrebasses. Un tel dispositif rend d’autant moins justice à la partition qu’en outre, dans ce redoutable exercice où il est impossible de tricher, les musiciens ne sont pas aidés par la direction raide et empesée de Juraj Valcuha. Si l’on peut se réjouir qu’une phalange «traditionnelle» souhaite ainsi se réapproprier le répertoire baroque pour le proposer à son public, pourquoi effectuer un tel choix alors que le Troisième concerto brandebourgeois, par exemple, est écrit pour la même formation?


Dans le Double concerto (1887) de Brahms, l’attelage constitué par Laurent Korcia et Tatiana Vassilieva ne tire pas toujours dans la même direction: le violoniste français, parfois trop approximatif, donne l’impression qu’il joue les Airs bohémiens de Sarasate, tandis que la violoncelliste russe, malgré une tendance à abuser du portamento, semble davantage en situation. Il est vrai que la tâche des solistes n’est pas favorisée par l’orchestre, robuste pour ne pas dire massif, qui ne les laisse pas toujours s’exprimer pleinement.


Le principal intérêt du concert résidait sans doute dans la Seconde symphonie «Le Double» (1959), car si la plupart des œuvres symphoniques de Dutilleux apparaissent régulièrement à l’affiche, le changement de plateau assez complexe qu’exige cette symphonie – avec douze instruments à l’avant-scène, dont clavecin, célesta et timbales – explique sans doute sa relative rareté. Le chef assistant de l’Orchestre national de Montpellier s’y montre nettement plus à son avantage: obtenant une excellente mise en place, avec notamment un parfait équilibre entre le petit et le grand orchestre, il opte pour une approche musclée et extravertie, expansive et lyrique, faisant ressortir son élan rythmé ainsi que son parfum jazzistique et privilégiant le déchaînement sonore ainsi que la force primitive et incantatoire du propos plutôt que les timbres chatoyants que l’on prête d’ordinaire à l’orchestre de Dutilleux. Dans une prestation globalement de grande qualité, il convient de saluer plus particulièrement la clarinette insinuante de Jean-Claude Falietti et la trompette de Nadine Schneider.



Simon Corley

 

 

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