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Une soirée comme on en voudrait davantage

Lausanne
Opéra
03/06/2005 -  et 9, 11, 13, 15* (Lausanne), 17 (Poissy) mars 2005
Antonio Salieri: La grotta di Trofonio
Olivier Lallouette (Aristone), Raffaella Milanesi (Ofelia), Marie Arnet (Dori), Nikola Schukoff (Artemidoro), Mario Cassi (Plistene), Carlo Lepore (Trofonio)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Christophe Talmont (chef de chœur), Les Talens Lyriques, Christophe Rousset (direction musicale)
Marcial Di Fonzo Bo (mise en scène), Daniel Larrieu (chorégraphie)

Les représentations de La grotta di Trofonio ont visiblement conquis le public lausannois, qui n’a pas ménagé ses applaudissements et ses bravos à tous les artisans du spectacle. Qui a dit que le public suisse était froid? C’est une production de très grande qualité qui a été présentée ici, comme on voudrait en voir plus souvent sur les scènes lyriques: distribution exemplaire, direction musicale inspirée et mise en scène enlevée, autant d’ingrédients qui ont contribué au succès général. Si on quitte le théâtre ra-vi, ces soirées ne laisseront pas, malgré tout, un souvenir impérissable, tant la musique est convenue, n’atteignant jamais des sommets d’originalité ni d’émotion, et surtout tant l’intrigue est mince et tirée par les cheveux. Mais on aurait tort de bouder son plaisir!


D’ailleurs, le spectacle a pratiquement fait le plein tous les soirs. Qui l’aurait parié il y a seulement quelques années? Salieri s’offre un retour remarqué dans le monde de l’opéra, c’est le moins que l’on puisse dire. La redécouverte du compositeur a été initiée, on le sait, par Cecilia Bartoli, suivie notamment par Riccardo Muti, qui a ouvert récemment la nouvelle saison de la Scala restaurée avec Europa riconosciuta. Spécialiste de l’exhumation d’oeuvres négligées, Christophe Rousset entend apporter sa contribution, non seulement sur scène mais aussi sur disque, puisque les représentations lausannoises ont fait l'objet d'un enregistrement. Principal maître d’œuvre du projet, le chef propose une lecture dynamique et légère de la partition. Son plus grand crédit est de conférer un équilibre parfait entre scène et fosse, fruit de l’énergie et du travail investis dans ce spectacle. Le son des Talens lyriques est particulièrement riche et les attaques sont toujours précises, preuve du haut niveau de l’ensemble.


Pour ses premiers pas à l’opéra, le comédien Marcial Di Fonzo Bo fait mouche: sa mise en scène drôle et inventive a le mérite de ne jamais tomber dans la vulgarité, malgré le nombre impressionnant de gags et de trouvailles qu’elle distille. Sa direction d’acteurs est aussi bien travaillée, chaque personnage étant finement caractérisé. La distribution est au diapason, avec de belles voix amples et rondes. Tous les solistes contribuent dans la même mesure à la réussite de l’entreprise: Raffaella Milanesi par la beauté de sa voix et sa forte présence scénique, Marie Arnet par l’agilité de son timbre, Mario Cassi par son côté déluré et Olivier Lallouette par sa malice de vieux barbon, mais on retiendra surtout la truculence de Carlo Lepore dans le rôle-titre, dont la voix impressionne par son grave sonore et son volume, et le style impeccable de Nikolai Schukoff en Artemidoro.



Claudio Poloni

 

 

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