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Délices haydniennes

Paris
Cité de la musique
03/15/2005 -  et 16 (Luzern), 17 (Köln), 19 (Budapest), 21 (Milan), 22 (Vaduz) et 24 (London) mars 2005
Joseph Haydn : Symphonie n° 82 «L’Ours» – Concerto pour piano en ré, Hob. XVIII.11 – Les Sept dernières paroles de Notre Sauveur sur la Croix

Orchestre de chambre d’Europe, Andras Schiff (piano et direction)


Dans le cadre de son cycle «De la cour aux concerts publics», la Cité de la musique proposait un copieux programme Haydn donné par l’Orchestre de chambre d’Europe: trois œuvres écrites dans les années 1780, mais, quoique de caractère très différent, ayant connu dès leur création un succès qui ne s’est pas démenti depuis lors.


D’un ensemble dont les chefs de pupitres – pour ne considérer que les seuls Français – s’appellent Benoît Fromanger (flûte), François Leleux (hautbois) ou Nicolas Bône (alto), qu’attendre sinon l’excellence? D’emblée, dans la Quatre-vingt-deuxième symphonie «L’Ours» (1786), les musiciens, placés sous la direction éclairante d’Andras Schiff, offrent une lecture idéale de la partition, nette sans être sèche, transparente sans être squelettique, allante sans être précipitée. La virtuosité de cette formation de solistes ne se révèle pas seulement du point de vue de la qualité instrumentale, mais autorise aussi un engagement de tous les instants, à l’image de ces reprises ornementées du Menuet.


De son clavier, Schiff conduit ensuite le Concerto pour piano en ré (vers 1780-1784), clin d’œil à sa patrie – mais Haydn, après tout, est né et a vécu à la frontière austro-hongroise – car c’est celui qui se conclut par le fameux Rondo all’ungarese. Tout y respire avec grâce et naturel, tout y pétille d’intelligence, tant chacun semble trouver immédiatement le ton juste, celui de l’évidence, dans cette musique d’apparence si facile qu’elle en devient particulièrement délicate à aborder. Dans une fructueuse schizophrénie, le soliste, plus libre que le chef, s’autorise quelques caprices qui auraient certainement ravi le compositeur, citant furtivement dans la cadence du Vivace initial le thème de l’Andante (la «surprise») de la Quatre-vingt-quatorzième.


En seconde partie, Les Sept dernières paroles de Notre Sauveur sur la Croix (1787) – dans leur version originale pour orchestre de chambre, quelque peu éclipsée par les arrangements qu’en fit ensuite Haydn, notamment pour quatuor à cordes, afin de répondre aux attentes du public – restent, c’est bien le moins, sur les hauteurs. La légèreté de l’effectif (trente et une cordes) ne nuit en rien à la sonorité – merveilleux unissons! – mais tel n’est pas ici le principal objectif d’une interprétation qui associe à une éloquence sans pathos et à la perfection des phrasés une qualité d’expression d’une allure clairement mozartienne.


Le site de l’Orchestre de chambre d’Europe



Simon Corley

 

 

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