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Des joujoux et des toux Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/27/2000 -
Claude Debussy : La boîte à joujoux
Maurice Ravel : L’Enfant et les sortilèges
Cécile De Boever (le Feu, le Rossignol, la Princesse), Valérie Gabail (la Pastourelle, la Bergère, la Chauve-souris, la Chouette), Hélène Perraguin (la Maman, la Tasse chinoise, la Libellule), Delphine Haidan (l’Enfant), Sophie Pondjiclis (la Chatte, l’Ecureuil, un Pâtre), Jean-Paul Fouchécourt (le Petit Vieillard arithmétique, la Théière, la Rainette), Antoine Garcin (le Fauteuil, l’Arbre), Franck Leguérinel (le Chat, l’Horloge), Choeur de Radio France, Maîtrise de Radio France, Orchestre National de France, Charles Dutoit (direction)
Le programme de ce concert, qui s’inscrit dans l’intégrale Debussy donnée par Radio France, réunissait deux oeuvres propres à attirer un public jeune. Quelques enfants étaient effectivement présents ce soir. Parfois, les enfants sont sages. C’était ici le cas. Lorsque, entre deux parties de La Boîte à joujoux, la salle s’emplit de la plus impressionante quinte de toux collective de toute l’hisoire de la musique, nulle voix d’enfant ne s’y mêla.
La boîte à joujoux du National, mené par Charles Dutoit, était elle aussi un peu enrouée, lourde, manquant d’entrain, de swing. C’est la jeunesse qui, en seconde partie de programme, sut réveiller la salle. Les jeunes chanteurs français qui défendaient L’Enfant et les sortilèges le firent remarquablement bien. Il ne manque à certaines de ces voix qu’un peu de maturité et d’assurance. Bien qu’ayant du mal à maîtriser la puissance de sa voix, qui éclate dans les forte, se perd dans les pianos et ne connaît pas de nuances intermédiaires, Cécile de Boever possède une très belle voix de soprano, claire et précise. Hélène Perraguin, habituée à Paris des rôles discrets, révèle une gouaille et un sourire communicatifs. Tous paraissent aimer cette oeuvre et se laissent aller à la jouer. Le duo des chats de Sophie Pondjiclis et Franck Leguérinel est merveilleusement grivois. Le tout est conduit par une Delphine Haidan convaincue dans son rôle d’enfant complètement dépassé par les événements.
Tous ces jeunes chanteurs sont prometteurs. Il est heureux qu’ils aient eu ce soir la possibilité de le prouver au public parisien. Leur conviction sut gagner un Orchestre National soudain réveillé, soudain à l’écoute et heureux de jouer.
Gaëlle Plasseraud
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