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Montreal
Pollack Hall
02/11/2005 -  

Franz Joseph Haydn : Symphonies nos 92 et 94 en sol majeur, «Oxford» et «Surprise»
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano no 2 en si bémol majeur, op. 19; Rondo pour piano et orchestre en si bémol majeur, WoO 6



Benedetto Lupo (piano)
Les Violons du Roy
Bernard Labadie (direction)





Au milieu d’une relative disette symphonique, le présent concert vient rappeler de manière tonitruante, si besoin en était, à quel point rafraîchissant et efficace peut s’avérer un bouquet de classiques aussi fièrement défendu. À travers des tempi vifs, un souci constant de la précision et de la cohésion d’ensemble et une belle homogénéité d’intention, Labadie fait des Haydn vigoureux, spirituels et justement enlevés, obtenant de ses musiciens une attention, une écoute de chaque instant et une chaleur de jeu surprenante (depuis quand n’a-t-on pas fait de musique avec autant de plaisir à l’OSM ?). Quelques ratés des cors, bien que crève-cœur, n’ont pas vraiment d’importance : à son meilleur, le chef tend à conjuguer rigueur rhétorique et virtuosité fougueuse, évitant toujours l’écueil d’une approche survitaminée qui risquerait de brouiller le propos. Sa lecture remarquablement aérée et poétique du trop peu joué Concerto en si bémol de Beethoven trouve en Benedetto Lupo un partenaire d’exception. Le pianiste italien montre une fois de plus ses aptitudes rares dans ce répertoire. Fluidité du discours et pureté de l’expression servies par un toucher fin mais chantant, propension sentie à restreindre la dynamique dans des limites stylistiques réconfortantes et, surtout, clin d’œil rieur récurrent : on a là un témoignage du premier Beethoven auquel on ne peut qu’adhérer, d’autant plus qu’il semble nous laisser entrevoir l’avenir avec insistance et délectation. On s’étonne cependant de l’inclusion au programme de l’inhabituel Rondo : plutôt que d’être servi en guise de bis (la chose eût pu être jubilatoire : a-t-on jamais droit à des rappels avec orchestre ?), il vient syncoper la progression du concert de façon inattendue. Malgré tout, le seul véritable désavantage de ce genre de soirée réside en sa rareté même.


Renaud Loranger

 

 

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