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Pecková en vedette

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/20/2000 -  
Richard Wagner : Tristan et Isolde (prélude de l’acte III)
Alban Berg : Wozzeck (trois extraits)
Gustav Mahler : Le Chant de la terre

Vanda Tabery (soprano), Dagmar Pecková (mezzo), Sergej Larin (ténor)
Maîtrise de Radio-France, Toni Ramon (chef de choeur)
Orchestre national de France, Charles Dutoit (direction)

Le silence tombe après l’ultime " Ewig " murmuré par la soliste et un dernier éclat coloré de l’orchestre. Cet Abschied étiré à l’extrême (31 minutes) a mis Pecková à l’épreuve, mais le test est concluant. Ne forçant jamais sa voix et s’insérant dans le cadre lisse et très contrôlé offert par Dutoit, elle fait preuve d’une probité et d’une musicalité sans failles et ne cherche jamais à forcer l’émotion par des effets déplacés. Larin, au contraire, confondant Mahler avec Puccini, ne recule devant aucune ficelle, d’autant sa voix, souvent blanche et sans rondeur, passe difficilement l’orchestre. Cette erreur de distribution ne l’empêche cependant pas d’être plus à l’aise dans son lied central (Von der Jugend), où il démontre d’indéniables qualités de chant et d’expression. L’orchestre est dans un bon soir, mettant en lumière la flûte de Philippe Pierlot aussi bien que le cor d’Hervé Joulain.

Difficile de compléter Le Chant de la Terre. C’est sans doute pourquoi les programmateurs renoncent parfois même à le faire. Dès lors, le choix généalogique proposé par Radio-France se défend parfaitement - le père (Wagner) et le fils (Berg) - même si une succession d’extraits d’opéras a un côté nécessairement insatisfaisant.

Dans le prélude au troisième acte de Tristan, Dutoit trouve d’emblée l’atmosphère de recueillement appropriée. La réalisation instrumentale ne suit pas toujours (difficile démarrage à froid pour les violons dans l’aigu), mais le solo de cor anglais de François Merville est irréprochable.

Les extraits de Wozzeck créent une impression mitigée : la marche militaire et la berceuse de Marie (acte I), Marie lisant la Bible (acte III), toute la fin de l’opéra après la mort de Wozzeck (scène avec le Docteur et le Capitaine, interlude orchestral, scène finale avec les enfants), tout cela forme un ensemble disparate, dramatiquement incompréhensible et peu convaincant. Dutoit est tour à tour précis et énergique, mais le résultat n’est pas réellement impliqué. Vanda Tabery, le plus souvent sur la réserve, n’exploite que par moments une puissance vocale dont elle donne parfois, même si ce n’est pas toujours à propos, un aperçu encourageant.



Simon Corley

 

 

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