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Fine bouche

Paris
Théâtre de l’Athénée (Louis Jouvet)
12/03/2004 -  et 5 (Saint-Louis), 7 (Maisons-Alfort), 8 (Mâcon), 18 et 19 (Villefranche-sur-Saône) novembre, 7, 8, 9, 11, 14, 15*, 16, 18, 19, 21, 22, 23, 26, 28, 29, 30, 31 décembre 2004 et 4, 5, 6, 7 et 8 janvier (Paris), 12 (Niort), 15 (Vannes), 27 (La Rochelle) et 29 (Saintes) janvier, 6 février (Longjumeau), 5, 6 (Reims), 13 (Compiègne) et 15 (Saint-Quentin) mars, 22 mai (Villeneuve-sur-Lot) 2005
Maurice Yvain : Ta bouche

Emmanuelle Goizé (Eva), Muriel Souty (La comtesse), Isabelle Mazin (Mélanie), Sébastien Lemoine (Bastien), Gilles Bugeaud (Le comte du Pas de Vis), Loïc Boissier (Jean Leduc), Alma de Villalobos (Marguerite), Camille Slosse/Florence Andrieu (Mag), Anne-Lise Faucon (Margot)
Stephan Druet (mise en scène), Florence Evrard (scénographie), Elisabeth de Sauverzac (costumes), Philippe Lacombe (lumières), Alma de Villalobos (chorégraphie), Thibault Perrine (instrumentation), Philippe Béziat (réalisation)
Pablo Schatzman/Jan Orawiec (violon), Laurent Camatte/Maria Mosconi/David Gaillard (alto), Vérène Westphal/Jérôme Lefranc (violoncelle), Antoine Sobczak/Cédric Carlier/Nicolas Crosse (contrebasse), Anne-Cécile Cuniot/Boris Grelier/Bastien Pelat/Sandrine Poncet (flûte), Alexandre Chabod/François Miquel/Christian Laborie/Julien Chabod (clarinette), Yannick Mariller (basson), Takenori Nemoto (cor), André Feydy/Arnaud Juchault (cornet), Pierre Gourier (percussion), Nicolas Ducloux (piano), Benjamin Lévy/Thibault Perrine (direction musicale)


Après Barbe Bleue et un mémorable Docteur Ox d’Offenbach (voir ici), l’équipe réunie autour de la Compagnie «Les Brigands» ressuscite cette saison Ta bouche (1922), une opérette en trois actes de Maurice Yvain (1891-1965). Compositeur de chansons pour Mistinguett et Maurice Chevalier, il allait prolonger cette veine légère et égrillarde dans Pas sur la bouche (1925), récemment remis au goût du jour par le film d’Alain Resnais, puis Bouche à bouche (1925), mais aussi écrire pour le cinéma (La Belle équipe, L’Assassin habite au 21, Le Plaisir).


Elève de Louis Diémer et Xavier Leroux, Yvain connaissait parfaitement la musique et s’était en outre entouré, pour la circonstance, de deux auteurs à la verve inépuisable et au cynisme délibérément sordide: Yves Mirande pour les dialogues (quelque peu adaptés pour l’occasion) et, surtout, l’incontournable Albert Willemetz pour les textes chantés (lyrics). Si quelques influences d’outre-Atlantique commencent à se faire entendre ici ou là, ce que l’arrangement de la partition s’amuse parfois à souligner, on demeure toutefois ici en grande partie dans la tradition de l’opérette française.


Le résultat se situe largement à la hauteur des espérances, d’autant que l’on retrouve ici au grand complet les protagonistes des précédentes productions des «Brigands»: Stephan Druet pour une mise en scène vive et légèrement décalée; Florence Evrard pour une scénographie simple (un décor unique) mais astucieuse (la fosse ceinte d’une toile turquoise figure ainsi la piscine d’un hôtel); Elisabeth de Sauverzac pour des costumes délicieusement «années folles»; Philippe Lacombe pour des lumières façon «music-hall» et Thibault Perrine pour une réduction habilement effectuée pour onze instruments. Nouvelle venue menant par ailleurs, dans le rôle de Marguerite, le trio de jeunes filles qui commente l’action, Alma de Villalobos, avec ses chorégraphies alertes qui animent airs et ensembles, s’intègre sans peine à ce spectacle.


Benjamin Lévy, qui présentera le 17 décembre à l’Athénée l’Orchestre de chambre Pelléas, une nouvelle formation parrainée par Marc Minkowski, mène ses musiciens avec élan et finesse, à cent lieues des flonflons bruyants qui gâchent La Vie parisienne actuellement reprise à l’Opéra comique (voir ici). Quant aux chanteurs, ils articulent soigneusement et jouent remarquablement la comédie, avec une mention particulière pour Emmanuelle Goizé (Eva), déjà remarquée dans Le Docteur Ox, et l’impayable Gilles Bugeaud (Le comte du Pas de Vis): que demander de plus, sinon regretter que ces deux heures et demie (avec entracte) passent si vite?



Simon Corley

 

 

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