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Don Pasquale sauvé par Florez

London
Covent Garden
11/27/2004 -  et les 30 novembre, 4*, 7, 9, 11, 14 et 17 décembre 2004
Gaetano Donizetti: Don Pasquale


Simone Alaimo (Don Pasquale), Alessandro Corbelli (Malatesta), Juan Diego Florez (Ernesto), Tatiana Lisnic (Norina), Bryan Secomb (un notaio)

Royal Opera Chorus (Renato Balsadonna, préparation), The Orchestra of the Royal Opera House, Bruno Campanella (direction musicale), Jonathan Miller (mise en scène)



Les attentes étaient immenses à Londres pour cette production de Don Pasquale, attisées surtout par la présence dans la distribution de Juan Diego Florez. D’autant qu’Ernesto n’est pas un personnage que le ténor péruvien a souvent interprété jusqu’ici. Il convient de relever cependant que ses débuts dans le rôle ont eu lieu en Angleterre justement, en 1996 au festival de Wexford. Quoi qu’il en soit, le chanteur n’a pas déçu, confirmant, si besoin était, la toute première place qu’il occupe désormais dans ce répertoire. Si on connaît déjà la facilité de ses aigus et sa maîtrise technique, on reste ici stupéfait par sa science du legato, portée à sa plus haute expression dans les airs que lui destine la partition.


En fait, Juan Diego Florez a porté à bout de bras un spectacle qui, sinon, n’aurait atteint qu’un niveau plutôt moyen. On attendait beaucoup aussi de la Norina de Tatiana Lisnic, jeune chanteuse découverte à Vienne par Riccardo Muti il y a quelques années. La voix est certes agréable et les vocalises lancées avec aplomb, mais le chant est laborieux et l’interprète paraît quelque peu fade, peinant à incarner la légèreté et l’espièglerie de Norina. Alessandro Corbelli en Malatesta et Simone Alaimo en Don Pasquale connaissent eux leur rôle respectif jusqu’au bout des doigts et évoluent avec beaucoup d’aisance, en soulignant l’aspect buffo de leur personnage et en laissant apparaître une grande complicité entre eux.


Jonathan Miller vient d’annoncer qu’il allait mettre un terme à son activité à l’opéra, faute de propositions. Disons-le d’emblée, ce n’est pas cette production de Don Pasquale, créée à Florence en 2001, qui va inciter les responsables de théâtres lyriques à faire appel à lui. Certes, le spectacle est d’un grand professionnalisme, mais sans rien de très original, et on se surprend souvent à bâiller, un comble pour un opéra censé nous faire rire. L’action se déroule dans une maison de poupées géante (décors impressionnants d’Isabella Bywater), sur trois étages, avec trois pièces par étage, chacune étant animée par des figurants et les chanteurs. Par la force des choses, l’action ne peut se dérouler que dans une seule pièce à la fois, et le va-et-vient simultané dans les autres pièces gêne la concentration, au lieu d’apporter réellement un plus. Pour être honnête, il faut ajouter que l’impression d’ennui qui se dégage du spectacle vient également de la fosse, où Bruno Campanella ne réussit pas à transmettre aux instrumentistes toute la verve et l’entrain de la musique de Donizetti, malgré une lecture très raffinée. Beaucoup d’attentes donc, dont peu auront finalement été comblées.





Claudio Poloni

 

 

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