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Un sage prodige Paris
Auditorium du Louvre
11/25/2004 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour violon et piano en la, K. 293d [305]
Serge Prokofiev : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 94a
Frédéric Chopin : Nocturne en ut dièse mineur, opus posthume, B. I. 49 (arrangement Nathan Milstein)
Camille Saint-Saëns : Introduction et rondo capriccioso, opus 28
Stefan Jackiw (violon), John Novacek (piano)
Devant un public toujours aussi nombreux, les «Midis du Louvre» présentaient la première apparition en France de Stefan Jackiw qui, né à Boston et âgé de dix-neuf ans, a été formé par Michèle Auclair, Zinaida Gilels (la sœur d’Emil et l’épouse de Leonid Kogan) et Donald Weilerstein.
Dans la Sonate en la majeur (1778), il se signale d’emblée par sa justesse et par le soin qu’il apporte à l’articulation. Lisse et sage, mais colorée de quelques portamenti, son expression tend vers une légère affectation, tandis que John Novacek, remplaçant la pianiste Pei-Shan Lee, l’accompagne malheureusement de façon trop mécanique.
Si cette sonate de Mozart est parfois donnée dans un arrangement pour flûte, on sait que la Seconde sonate de Prokofiev (1944), quant à elle, a été transcrite, à la demande d’Oïstrakh, à partir de la Sonate pour flûte composée l’année précédente. Jackiw frappe par son autorité ainsi que par la précision de ses attaques et de ses aigus, mais si la réalisation est techniquement impeccable, la conception d’ensemble manque sans doute encore de personnalité.
Adapté par Nathan Milstein, le Nocturne en ut dièse mineur (1830) est restitué sans excès de pathos, avec une ligne de chant d’une grande pureté. Irréprochable au point d’en étouffer toute émotion, Introduction et Rondo cappricioso (1863) de Saint-Saëns finit, malgré un piano désespérément peu subtil, de faire chavirer le public, qui obtiendra en bis deux pièces de Fritz Kreisler, La Gitana et Schön Rosmarin, interprétées avec tout le chic requis.
Simon Corley
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